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Un tournant dans les relations entre la Chine et le Vatican ?

A Chinese Catholic (C) kisses the hand of Beijing Catholic Bishop Joseph Li Shan (R) after a special prayer service to mark 100 days until the start of the 2008 Beijing Olympic Games at a government approved Catholic church in Beijing on April 30, 2008. Beijing hailed the 100-day countdown to the Olympics on April 30, but simmering controversy over Tibet and the torch relay and questions over China's Games readiness cast a shadow over the milestone. AFP PHOTO/TEH Eng Koon / AFP / TEH ENG KOON

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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 01/02/16
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Selon un récent accord, le pape François devrait nommer les prochains évêques de trois diocèses sur le sol chinois et non plus le gouvernement.L’annonce est prête, probablement déjà sur le bureau du Pape… Selon le quotidien italien Corriere della Sera, pour la première fois depuis la rupture des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et la République de Chine (1952), le pape François – et lui seul – désignera les prochains évêques de (probablement) trois diocèses. Jusqu’à présent, l’Association patriotique des catholiques chinois (APCC), l’organisme qui fait, depuis près de 60 ans, la liaison entre “l’Eglise officielle » qui est en Chine et l’État, nommait régulièrement les évêques du pays, donc sans mandat pontifical.

Un fin travail de diplomatie

Ce nouvel accord serait le fruit d’un fin travail de diplomatie entrepris sous Benoît XVI, qui avait fait du rapprochement avec la Chine sa grande priorité, mais poursuivi “à grands pas” par le pape François, précise le quotidien.

Sous Jean Paul II, il avait été rappelé aux évêques nommés par Pékin qu’ils étaient “illégitimes” et encouraient “automatiquement” la peine d’excommunication. Puis Benoît XVI a amorcé un premier rapprochement en acceptant un “mécanisme tacite” jugé “plus acceptable” pour Rome : le Pape soumettait des noms à l’Église patriotique de Chine qui choisissait alors le futur évêque parmi eux. Ce procédé avait conduit le Saint-Siège à annoncer que la “quasi-totalité” des évêques officiels reconnus désormais par le gouvernement chinois était aussi en pleine communion avec le Saint-Siège. Communion réaffirmée par le Pape émérite dans sa fameuse lettre au clergé et fidèles catholiques de Chine, en juin 2007. L’accord obtenu ces derniers jours serait exactement l’inverse : pour chaque évêque, Pékin soumet une liste de noms “agréés”, le Pape choisit son nouvel élu et annonce sa nomination.

Les plus optimistes inscrivent ce nouveau pas dans un processus (d’ouverture ?) plus large dont la prochaine étape pourrait être le rétablissement officiel des relations diplomatiques, 64 ans après le départ du dernier nonce apostolique en Chine.

Et Taïwan ?

Or, une des conséquences immédiates serait la rupture des relations avec Taïwan, “conditio sine qua non” imposée par Pékin à quiconque voudrait envoyer un ambassadeur sous la Grande Muraille. À ce jour, rapporte le quotidien italien, 23 États, y compris le Saint-Siège, ont des relations avec “l’île rebelle” et non avec la Mère Patrie. À ce propos, le 23 janvier dernier, les responsables du Saint-Siège, qui ont rencontré le nouvel ambassadeur taïwanais près le Saint-Siège, Matthew S. Lee, après une entrevue de celui-ci avec le Pape pour lui remettre ses lettres de créances, lui auraient confié qu’il “n’y a pas d’avancée particulière” entre Rome et Pékin, rapporte Églises d’Asie. L’ambassadeur taïwanais n’a pas été beaucoup plus explicite. Il a néanmoins convenu que la mise en place de bonnes relations entre la Chine populaire et le Saint-Siège “serait une bonne nouvelle pour l’Église universelle”, pour autant que cela “ne vienne pas enfreindre la doctrine et l’orthodoxie catholiques” et que cela “puisse contribuer à promouvoir la liberté religieuse et la défense des droits de l’homme”.

Vers un voyage du Pape en Chine… en 2017 ?

Selon le Corriere della Sera, un voyage du pape François en Chine n’a rien d’improbable, et pourrait avoir lieu en 2017. Ce déplacement, estime Paolo Salom, changerait l’Histoire de l’Église et de l’Asie car jamais un Pape n’avait posé le pied sur le sol chinois. Ce moment est très attendu par les catholiques de l’Église dite “officielle” – soit 4 millions de personnes inscrites à l’APCC – que par les catholiques fidèles à Rome – 16 millions de fidèles – qui vivent leur foi dans la “clandestinité”.

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