De passage à Paris pour participer à la 8e Nuit des Témoins, organisée par l’Aide à l’Église en détresse, Mgr Jeanbart a témoigné devant les médias français.À Alep, “cinq églises ont été endommagées mais sept restent en fonction et elles sont pleines”, témoigne Mgr Jean-Clément Jeanbart, au micro de RTL samedi 30 janvier. De passage à Paris pour participer à la 8e Nuit des Témoins, l’archevêque d’Alep a été invité par de nombreux médias pour partager son quotidien et ses inquiétudes. “Je suis inquiet parce que je vois nos fidèles partir”, confie le haut prélat.
1,2 million d’ouvriers travaillaient dans les usines d’Alep
Né à Alep dans une fratrie de 12 enfants, Mgr Jeanbart est archevêque de sa ville natale depuis 20 ans, l’un des plus vieux diocèses de l’Église universelle qui existait déjà en 325. À 72 ans, il dénonce ce qui lui paraît être une “invasion de réfugiés en Europe”. “Je sens comme si une déportation de notre population était organisée”, avoue l’homme d’Église, ce qui prive ainsi la Syrie d’une “population productive”. Mgr Jeanbart rappelle en effet sur BFM TV que plus de 1,2 million d’ouvriers travaillaient dans les usines d’Alep avant la guerre, autant d’âmes indispensables à l’avenir pour “reconstruire notre ville et nos églises”.
“Les premiers chrétiens sont ceux de Syrie”
“Peut-on vous aider, nous chrétiens d’Occident ?”, demande Bernard Poirette journaliste à RTL. “Je voudrais que vous vous rappeliez que les premiers chrétiens, ce sont ceux de Syrie, insiste l’évêque. (…) J’appelle les chrétiens d’Europe à les préserver.” Il souligne par ailleurs l’importance de maintenir le président Bachar el-Assad au pouvoir, sans qui “ce serait la guerre civile, tout le monde les uns contre les autres”, rappelant que “la Syrie est une mosaïque de communautés, d’ethnies et de religions différentes”. Face aux journalistes de BFM TV, le religieux se veut toutefois confiant : “Alep a 8 000 ans, elle en a vu d’autres”.