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Catastrophe écologique au Brésil : un sanctuaire marin sur le point de disparaître

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Jean-Claude Gerez - publié le 18/01/16
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Deux mois après la rupture d’un barrage minier, les boues toxiques continuent de se répandre sur le littoral brésilien. Le 5 novembre dernier, à Mariana, une ville de l’État du Minas Gerais, dans le Sud-Est du Brésil, le barrage minier de l’entreprise Samarco a cédé, faisant 7 morts et 12 disparus. Considéré comme la catastrophe environnementale la plus grave de l’histoire du Brésil, l’accident a libéré un torrent de boue de plus de 50 millions de m3 (soit l’équivalent de 25 000 piscines olympiques) qui a ensuite parcouru plusieurs dizaines de kilomètres avant d’atteindre l’océan Atlantique, le dimanche 22 novembre.

Les boues toxiques ont continué à se répandre le long du littoral et c’est désormais le parc national marin des Abrolhos, véritable sanctuaire de l’océan Atlantique situé dans l’État de Bahia, au Nord-Est du Brésil, qui est menacé par cette marée rouge. L’Institut brésilien pour l’environnement et les ressources naturelles et renouvelables (Ibama) vient en effet de lancer l’alerte et craint une destruction majeure de la faune et la flore du plus ancien parc national marin du pays, créé en 1983.

Plus de 6 000 km2 d’océan pollués

Après avoir anéanti des villes et villages entiers et avoir gravement pollué le Rio Doce, l’un des plus important du pays, la marée boueuse ne serait plus qu’à quelques dizaines de kilomètres de l’archipel. La nouvelle a été annoncée le 13 janvier. L’Ibama précise que la marrée contenant une haute concentration de boue s’est étendue sur un périmètre de 392 km2 autour de l’embouchure du Rio Doce. Mais une zone présentant une plus faible concentration aurait déjà atteint la surface de… 6 200 km2. Et donc sur le point de contaminer l’archipel des Abrolhos.

Réparti sur une surface de 910 km2, à une quarantaine de kilomètres de la côte, Abrolhos est considérée comme la zone la plus importante en matière de biodiversité de l’Atlantique Sud, dotée de la plus grande et plus riche barrière de corail de cette partie de l’océan. L’archipel est d’ailleurs le lieu de vie de plus de 1 300 espèces d’invertébrés, poissons, tortues et mammifères marins.

Les coraux (et la faune) étouffés

Selon un rapport de Greenpeace Brésil publié hier, “si la présence de rejets miniers provenant de la catastrophe de Mariana se confirmait, les dommages environnementaux seraient énormes”. En commençant par les eaux de la barrière de corail. Les eaux translucides s’obscurciraient et priveraient de lumière et d’oxygène les coraux et par voie de conséquence l’ensemble des êtres vivants qui dépendent de ce cycle naturel.

Les impacts économiques s’annoncent également catastrophiques dans cette partie du Brésil qui vit en grande partie grâce au tourisme balnéaire. Des lieux comme Cumuruxatiba, Caraiva et Trancoso sont en effet eux aussi menacés à terme par l’avancée des boues toxiques.

Vers de (nouvelles) lourdes amendes

Interpellée par l’Ibama, Samarco devra lancer une analyse de l’eau de la région dans les jours qui viennent. L’entreprise va probablement se voir condamnée à une lourde amende pour cette nouvelle pollution. Depuis le 5 novembre dernier la compagnie minière a déjà été condamnée par la justice brésilienne à verser un montant global de 250 millions de réaux (environ 56 millions d’euros) aux premières victimes de la pire catastrophe environnementale de l’Histoire du pays.

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