Sa première journée à Capharnaüm, dans la maison de Pierre, racontée dans “Une journée avec Jésus”.Imaginons une journée avec Jésus en Galilée. Le Messie priait-Il ? Sortait-il ? Évangélisait-Il ?
Dans Une journée avec Jésus, Giulio Michelini dépeint la journée-type de Jésus, notamment sa première journée à Capharnaüm, qui coïncidait avec le shabbat, le samedi juif.
La journée des juifs était habituellement rythmée du matin au soir par plusieurs prières (dont le Chéma Israël, la prière identitaire d’Israël, tirée du Deutéronome 6,4-9 : “Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu…”). Ces actes et gestes religieux étaient toutefois plus ou moins prononcés en fonction du rapport avec Dieu.
Les lieux fréquentés
Jésus passait la majorité de son temps dans les rues. Il entrait souvent dans les maisons. Le samedi, Il passait quelques heures à la synagogue. Voilà les lieux où Jésus faisait des rencontres. Sa journée-type était donc marquée par l’itinérance.
Prophète des villages
Dans le cadre de son ministère public, Jésus a traversé toute la Galilée, notamment Capharnaüm, Bethsaïde et Chorazeïn. Jésus vivait à Capharnaüm (la maison de Pierre était son quartier général) mais Il quittait la ville, accompagné de ses disciples, pour se rendre dans les villages environnants, nouant des liens exemplaires. En Galilée, Jésus était “le prophète des villages”.
La rencontre avec les malades
La rencontre avec les infirmes était un élément intéressant de la journée de Jésus à Capharnaüm. Pourquoi tant de malades et de démoniaques ? À environ 3 km de Capharnaüm s’érigeait Heptapegon. Selon les témoignages d’historiens antiques, ses sources thermales d’eau chaude, thérapeutiques, attiraient les malades. Ayant appris ce qui se passait en ville (à la synagogue et à la maison de Simon), les malades quittèrent les sources thermales de Tabga pour Capharnaüm.
Dans la synagogue
L’Évangile de Marc raconte le premier samedi passé dans le village sur les rives du Lac de Tibériade. Michelini le restitue ainsi : “Nous ne savons pas comment se déroula la liturgie synagogale à laquelle Jésus participât. Avant d’enseigner, Jésus a dû écouter. Il a écouté avec les autres la proclamation d’un long passage des cinq premiers livres de la Bible, de la Torah et de l’Haftarah”.
Prières et chants
Jésus récitait, aux côtés des autres, les prières bibliques antiques (comme le Chéma), chantait des psaumes, bénissait Dieu et recevait des bénédictions. Selon le texte de Luc cité dans la liturgie de Jésus à Nazareth, Jésus était également responsable d’une homélie.
L’exorcisme
La synagogue accueillait également des actes d’exorcisme. L’homme possédé par un démon prenait l’initiative. Ne pouvant tolérer une présence si différente (“sainte”) à ses côtés, il demandait à Jésus la raison de sa venue. Jésus ne se laissait pas effrayer. Son autorité était telle qu’Il pouvait vaincre le mal et sa sainteté ne craignait aucunement la confrontation avec l’impureté. Avant toute chose, Jésus répondait à l’esprit impur en le faisant taire. Il libérait ensuite l’homme, extrayant le mal qu’il avait en lui.
Après la synagogue
Les mots “sortis de la synagogue” (Mc 1, 29) impliquent que l’espace autour de Jésus s’élargissait toujours plus. Le récit évolue de la synagogue de la petite ville sur le lac vers la maison de Simon et André, puis de la maison à l’ensemble de la ville, de la ville aux villages alentours (1,38) et enfin des villages à “toute la Galilée” (1, 39). Jésus et son message devaient traverser tout l’espace. Les personnages, eux aussi, évoluent : désormais, ce sont les disciples, la belle-mère de Simon et les malades.