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Ne laissez pas les présomptions pourrir votre relation

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La rédaction d'Aleteia - publié le 03/12/15
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Henry Winkler a dit : “Les présomptions sont les termites des relations.” La charpente de votre mariage est-elle menacée ?La liste des obstacles au mariage durable est longue : manque de discernement des fiancés, défaut de formation au mariage, erreurs de communications dans le couple, attentes mal formulées… mais il reste encore un peu d’espoir. Dernière partie du témoignage de l’un des contributeurs américains d’Aleteia souhaitant rester anonyme.

Nous avons évoqué cette idée que nous nous faisons fréquemment de nos moitié(e)s : extralucides et capables de lire dans nos têtes. Essayons maintenant de savoir ce que pensent les femmes et ce qui se passe dans la tête des hommes. Partons du principe que nous pouvons vraiment lire dans l’esprit de notre conjoint(e)…

Les conflits conjugaux les plus courants ont souvent pour cause la différence entre ce que l’un des conjoints pense vraiment et ce que l’autre présume qu’il pense.

Qu’on le veuille ou non, nos présomptions disent haut et fort à notre conjoint ce qu’on ressent pour lui. Imaginez que vous rentrez d’une longue journée de travail pour découvrir votre maison sens dessus-dessous. Les enfants courent dans tous les sens, sous la garde de l’aîné qui fait son show. Votre épouse n’est pas visible et, lorsque vous demandez à votre grand où elle se trouve, il répond nonchalamment qu’elle “fait un petit somme”. Si votre première réaction est de vous fâcher contre la “paresse” de votre conjointe, vous partez d’une présomption bien différente de celle qui consisterait à réagir en se précipitant au chevet de votre épouse pour savoir si elle va bien. D’un côté, reproche, de l’autre, bienveillante inquiétude.

Je souffre d’un trouble cognitif assez courant qui m’amène souvent à perdre la notion des choses importantes, ce qui frustre mon mari, un homme responsable et organisé. Tout au long de notre relation, il a dû présumer que mon incapacité à respecter les horaires voulait dire que je ne m’intéressais pas à ma famille. En effet, si c’était le cas, je n’aurais pas besoin d’aide pour me rappeler toutes ces choses prioritaires à ses yeux ! Quoi qu’en disent mon médecin ou mon analyste, il semble avoir du mal à accepter que mon cerveau ne fonctionne tout simplement pas ainsi et m’a souvent accusée de faire preuve d’indifférence envers lui et les enfants… cette analyse dévastatrice et blessante ne pourrait être plus fausse.

Je ne suis pas innocente. Comme j’ai grandi dans un foyer difficile et épousé un homme parfois difficile, j’ai la fâcheuse tendance de présumer que toutes les questions que me pose mon mari sont un piège : si je ne réussis pas à lui fournir la réponse qu’il attend, j’échouerai au “test”. Une question n’est parfois qu’une simple question, et mon mari s’irrite de mes interminables tentatives à décrypter le “vrai sens” de chacune de ses interrogations. Mes présomptions lui envoient un message tout aussi blessant puisque, en présumant qu’il passe son temps à me tester, je lui indique que je ne lui fais pas confiance.

Dans un monde parfait, nous laisserions tomber toutes nos présomptions et communiquerions avec nos mots d’adulte.

Plutôt que d’essayer de deviner ce que pense l’autre, nous lui poserions tout simplement la question – et au lieu d’attendre que l’autre devine ou présume de ce que nous voulons vraiment, nous le lui dirions, tut simplement. Mais la communication exige de s’aventurer dans l’inconnu, hors des espaces sûrs, où quelqu’un peut nous surprendre, nous décevoir. On se sent nettement mieux seul(e) avec soi-même, dans notre confinement et nos certitudes béate, en croyant tout savoir.

Si vous craignez de ne pas pouvoir communiquer verbalement, sachez que vos présomptions sont à elles seules un formidable outil de communication avec lequel vous pouvez construire votre relation conjugale – et non la détruire.

La simple charité chrétienne nous invite à présumer ce qu’il y a de mieux chez les autres, à commencer par son conjoint. Face à la tentation de présumer ce qu’il y a de pire, essayez plutôt d’interpréter positivement ses motivations. Avant toute conclusion hâtive, voyez votre conjoint sous le meilleur angle possible, sans jamais oublier qu’il y a deux participants à un conflit et que vous n’avez pas toujours raison.

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