La prospérité des méchants a toujours défié la foi des croyants. Il est intéressant de constater que la Bible reconnaît ouvertement ce problème. Une question fut un jour adressée au frère Nelson Medina, dominicain de Bogota en Colombie très suivi en Amérique latine, par une jeune femme prénommée Maria. Une fille qui se disait chrétienne avait décidé de s’éloigner de Dieu en voyant tout ceux qui se comportent mal et commettre des péchés, jouir d’une vie plus prospère sans que rien ne semble devoir leur arriver en dépit de leur conduite. Si le Seigneur pardonne toujours, est-il si important de “bien se comporter” ? Après tout, pourquoi continuer à faire tant d’efforts ?
Voici la réponse du frère prêcheur :
La prospérité des méchants a toujours défié la foi des croyants. Il est aisé de croire quand nous voyons les fruits de notre foi, quand nous pouvons dire : “Le Seigneur est ma force et mon bouclier ; en lui mon cœur se confie, et je suis secouru; J’ai de l’allégresse dans le cœur, Et je le loue par mes chants”(Psaume 28, 7)
Mais à certains occasions, notre prière ressemble davantage à une complainte : “Pourquoi, Seigneur, te tiens-tu éloigné? Pourquoi te caches-tu au temps de la détresse? Le méchant dans son orgueil poursuit les malheureux, Ils sont victimes des trames qu’il a conçues… Car le méchant se glorifie de sa convoitise, Et le ravisseur outrage, méprise le Seigneur. Le méchant, dans toute son arrogance, ne cherche pas Dieu. Il n’y a point de Dieu! Voilà toutes ses pensées” (Psaume 10, 1-4).
Il est intéressant de constater que la Bible reconnaît ouvertement ce problème et apporte plusieurs réponses à cette question complexe.
La première réponse est que “dans la vie, tout se paie”, comme dit le proverbe. C’est le sens également du psaume 37 : “Ne t’irrite pas contre les méchants, n’envie pas ceux qui font le mal. Car ils seront fauchés aussi vite que l’herbe, Et ils se flétriront comme le gazon vert”.
Le problème est que certaines personnes qui font le bien ne sont jamais récompensées. Dieu est toujours juste et s’il n’y a pas de justice dans cette vie, elle sera rendue complètement dans la prochaine (Second livre des Macchabées).
Le Nouveau Testament renforce ce message, par la prédication de saint Paul : “Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption; mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle” (Galates 6, 7-8).
Il reste ceux qui pèchent précisément parce qu’ils savent que Dieu pardonne. La Bible aborde aussi le cas de ceux qui reportent leur conversion. Saint Paul insiste avec force sur l’importance d’accueillir la grâce : “Nous vous exhortons à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain. Car Il dit : Au temps favorable je t’ai exaucé, Au jour du salut je t’ai secouru. Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut” (2 Corinthiens 6, 1-2).
La Bible nous rappelle que celui qui offre aujourd’hui de nous sauver, nous jugera un jour pour tout ce que nous sommes et ce que nous faisons.
Il est donc logique, sain et normal de reconnaître que nous avons tous besoin de miséricorde et que nous devons tous faire preuve de patience.