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“Spectre”, un James Bond de facture classique plutôt réussi

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Jean Muller - publié le 21/11/15
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Avec ce nouveau film, Sam Mendes revient aux fondamentaux de la série des James Bond, tout en s’adaptant aux évolutions géopolitiques. Les clés d’un succès garanti. Post-mortem, M laissait une dernière mission à James Bond : se rendre aux obsèques de Marco Sciarra et l’éliminer. Le début d’une nouvelle aventure. Sciarra faisait partie d’une vaste organisation criminelle – Spectre – agissant de concert avec C, le nouveau responsable des services secrets londoniens qui souhaite la fusion du MI5 et MI6 et la disparition des missions 00. L’objectif donc est simple pour James : retrouver et éliminer la tête pensante de Spectre tout en empêchant C de mener ses réformes à terme.

De Mexico à Berlin en passant par Rome, les péripéties se succèdent à grande vitesse. James n’a rien perdu de son élégance virile, de sa répartie décapante et de ses prises de risques inconsidérées. “Un dinosaure misogyne et sexy, une relique de la guerre froide”, disait de lui M dans Goldeneye. Le personnage est attachant, le scénario simple et limpide, les cascades toujours aussi spectaculaires. Mais alors, ne s’agit-il que d’un James Bond de plus ?

Tradition et modernité

La série des James Bond, dont le premier – James Bond contre Dr No – remonte tout de même à 1958, est une prouesse de longévité. Rares sont les séries qui peuvent en dire autant. Quelles sont les recettes du succès ? Spectre, qui s’inscrit dans la longue série des James Bond, conserve les fondamentaux en innovant jusque ce qu’il faut. Pêle-mêle, un homme – qui plus est agent secret – qui n’a pas peur d’en être un, les Aston Martin, les belles femmes et les gadgets (montre explosive, GPS organique). Pas très politiquement correct, mais jouissif, comme à chaque fois. Ajoutez à cela une adaptation aux nouvelles techniques de tournage, des explosions toujours plus impressionnantes et des cascades à couper le souffle. Saupoudrez le tout de préoccupations actuelles comme la surveillance permanente par les services de renseignement et vous obtiendrez la recette d’un cocktail détonnant au succès prévisible.

Alors, Spectre, mission accomplie ? Assurément. L’intrigue se tient, le jeu des acteurs est formidable. Daniel Craig évidemment, mais également Léa Seydoux qui n’a pourtant pas fait que des chef-d’œuvres et le trop méconnu Christoph Waltz excellent dans les rôles de grand méchant, ici la tête de réseau de Spectre. Quelques réserves toutefois, certains reprocheront des longueurs, d’autres une fin peu vraisemblable. Il reste que la série des James Bond est la quasi-assurance d’un travail bien fait, spectaculaire et vestige d’un temps peut-être bientôt révolu.

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