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“À travers notre faiblesse, Allah nous rend plus forts que vous”

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Gelsomino Del Guercio - publié le 19/11/15
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Interviewé par “La Stampa”, un djihadiste syrien sunnite déclare tuer par devoir, pour s’attirer la clémence d’Allah.Abu Rahman est djihadiste : un “professionnel” de la “guerre sainte”. Ce sont des hommes qui font trembler le monde entier par leur violence inouïe, mais nous ne les connaissons pas. Leurs photos inondent nos journaux, Internet, mais nous ne les connaissons pas. Nous nous apprêtons à les combattre, probablement, et nous ne les connaissons pas.

Il est très difficile de les connaître et presque impossible de les comprendre. Leur mode de pensée est impénétrable pour nos esprits effarés, tétanisés. Abu Rahman a accordé une interview à nos confrères de La Stampa. Mais qui pourra dire qu’il l’a compris, après avoir lu son témoignage ?

“Merci Allah, car tu m’as fait tuer”, déclare Abu Rahman, ajoutant aussitôt, “Ce que je ressens quand je tue ? Vous voulez savoir si je me souviens du premier homme que j’ai tué ? J’ai tué le premier en Irak, du temps des Américains. J’ai dit : ‘Merci Allah d’avoir guidé ma main’. Et je continue à le répéter sans cesse” (Domenico Quirico, La Stampa, 12 novembre 2015).

Abu récite la sourate : “Lis au nom de ton Seigneur qui a tout créé, [2] qui a créé l’homme d’une adhésion”. Une seule adhésion, au prix du sang : avez-vous compris ?  Alors, pourquoi aurais-je dû avoir peur quand je suis parti pour la Syrie ? Nous devons y aller pour aider nos frères musulmans, la religion de la vérité, qui souffrent dans les griffes de ces porcs de chiites infidèles”.

Le djihad “est un devoir”

La guerre sainte, pour Abu, “est un devoir, il n’y a pas le choix : la terre musulmane est aux mains des sans-Dieu, des maudits chiites. Le djihad passe avant les enfants, les repas, la maison, le pays. Vous devez combattre avec la parole, avec l’argent, avec les lois, avec les armes. Mourir, vivre… ce ne sont que des mots. Il y a des moudjahidines qui luttent depuis 30 ans et sont encore vivants. D’autres qui sont déjà morts au bout d’une heure… C’est Dieu qui décide”.

L’Occident “ne comprend rien”

Abu accuse les Occidentaux de “ne pas comprendre” la “valeur” de leur guerre. “Vous avez perdu la volonté de combattre pour la foi. Pour vous, la religion fonctionne comme pour moi le commerce ; mais ce qui importe pour moi, pour nous, c’est d’être purs au moment de quitter ce monde, d’avoir une fin heureuse. Vous, Occidentaux, êtes plus puissants : vous possédez l’argent, les moyens, les armes. Mais justement pour cela, vous avez peur de mourir et voulez vivre à tout prix. Nous non. Voyez-vous la sagesse de Dieu ? À travers notre faiblesse, Il nous rend plus forts que vous.”

La résurrection

Le jour du Jugement dernier est une obsession pour cet homme. “Le jour de la résurrection, le Tout-Puissant va m’appeler à Lui : ‘Abu, as-tu rempli tes devoirs ?’. ‘Mon Dieu, je me suis engagé, vais-je répondre, j’ai accepté de mourir pour toi : tu peux être clément avec moi’.”

Urgence syrienne

La Syrie est remplie d’hommes comme Abu. Le pays subit chaque jour la progression de l’État islamique. À la frontière avec la Turquie, la Syrie voit s’opérer la jonction des djihadistes des quatre coins du monde et fournit les conditions territoriales nécessaires pour renforcer la présence de EI “en Irak et au Levant”.

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