Le président de la Conférence épiscopale italienne, le cardinal Angelo Bagnasco, réagit aux frappes françaises en Syrie. Il demande une réaction compacte et commune des musulmans contre les attentats de Daesh.“Je ne discute pas les décisions d’un chef de l’État, mais je crois qu’un embargo planétaire, concret et contrôlé, serait plus juste et plus efficace contre ces forces obscures que sont Daesh”, estime le cardinal Angelo Bagnasco, président de la Conférence épiscopale italienne. Interrogé par la presse italienne au lendemain des premières frappes françaises, ordonnées par le président Hollande à Raqqa en Syrie, en représailles aux attaques terroristes de vendredi dernier à Paris, Vatican Insider rapporte ses propos :
“(…) D’un point de vue politique, personne ne doit parler avec ces gens, il faut qu’ils se sentent isolés ; et d’un point de vue commercial, personne ne doit leur acheter du pétrole à bas prix ni leur vendre des armes et des vivres. Seul un isolement sévèrement contrôlé et généralisé, sous stricte supervision de l’ONU, est selon moi envisageable, la seule voie qui pourrait être efficace.”
Associer les musulmans au jubilé de la Miséricorde
Le cardinal Bagnasco a qualifié les attaques terroristes survenues à Paris de “tragiques et barbares”. Mais maintenant, a-t-il ajouté, “il faut réagir et prendre sérieusement les choses en main, sans paniquer, car la panique est toujours très mauvaise conseillère. Il ne faut pas que les nerfs lâchent, il faut raisonner et voir quels sont les chemins les plus efficaces à suivre. Il ne faut pas vivre dans la peur, car la peur est le fruit de ces barbaries”. Il demande au monde musulman de faire entendre leurs voix et de condamner “ces actes barbares” de manière compacte et unie.
Pour finir, l’archevêque de Gènes a fait sienne la proposition du secrétaire d’État près le Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, d’associer les musulmans au jubilé de la Miséricorde qui doit s’ouvrir le 8 décembre prochain. Cette proposition “est efficace et pertinente”, a-t-il déclaré aux journalistes, “tuer au nom de Dieu est absurde (…), le Pape dit que c’est un blasphème : je n’en dirai pas plus !”. Et de conclure : “Je ne comprends pas de tels actes, car le cœur de l’homme est insondable. À la lumière de ce qui s’est passé au siècle dernier, on dirait que le mal ne touche jamais le fond mais nous, nous devons regarder le bien et toujours le suivre”.