Toutes deux ciblées par l’État Islamique, la France et la Russie sont sur le point de coopérer militairement pour frapper en Syrie.
François Hollande l’a annoncé : il faut parvenir à la création d’une “grande et unique coalition” contre l’État islamique. “Je rencontrerai dans les prochains jours le président Obama et le président Poutine pour unir nos forces et atteindre un résultat qui, pour l’instant, est encore renvoyé à trop longtemps”, a-t-il insisté lors du Congrès à Versailles. En écho au président français, Vladimir Poutine a tenu à rappeler la main tendue lors de la dernière session des Nations unies : “J’en ai parlé lors de la session de l’ONU consacrée à ses 70 ans. J’ai parlé exactement de cela, et les événements tragiques qui ont suivi [à Paris] ont confirmé que nous avions eu raison”, a-t-il souligné lors du G20 en Turquie.
À l’heure où l’on apprend qu’un attentat est bien à l’origine du crash de l’avion russe dans le Sinaï et quelques jours après les attaques de Paris, les deux pays semblent, plus que tous les autres, les cibles privilégiées des djihadistes. Comme le confirment certains analystes, Daesh devient en effet la menace principale à traiter : “Il ne faut pas se tromper d’ennemi. Daesh est la menace fondamentale, un cancer qui ronge et commence à s’étendre et qu’il faut traiter”, a affirmé Yves Boyer, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique.
Une coopération franco-russe apparaît plus que jamais nécessaire
À l’instar de l’aviation militaire russe, l’armée de l’air française a opéré depuis dimanche plusieurs bombardements contre la ville syrienne de Raqqa, considérée comme le fief de l’État islamique. Une coopération avec la Russie, invitée à intervenir par le gouvernement syrien, devenait donc plus que jamais nécessaire.
Mardi 17 novembre, un rapprochement sans précédent s’est engagé entre Moscou et Paris : Vladimir Poutine annonçant qu’un groupe maritime français avec un porte-hélicoptère à sa tête s’approchera bientôt du croiseur russe “Moscou”. Le président russe a d’ores et déjà ordonné d’établir un contact direct avec cette force maritime française et a demandé qu’ils soient traités “comme des alliés”.