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Nos monarques et leur héritage

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Jean Muller - publié le 12/11/15
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Avec “Les derniers jours des rois” sous la direction de Patrice Gueniffey et “Les derniers jours des reines” sous celle de Jean-Christophe Buisson et Jean Sévilla, les éditions Perrin redonnent vie aux derniers jours des monarques.Des “sentiments monarchistes, plus ou moins conscients et assumés relèvent sans doute des ordres purement symbolique, nostalgique ou historique, mais ils disent bien aussi, à leur manière, par effet de miroir, la période du doute profond qui imprègne les esprits français”. Alors, à bas la République ? Pas nécessairement. Les Français ont besoins de racines, d’Histoire et de tradition. L’Histoire de la monarchie, des rois et des reines de France, c’est la leur. Jean-Christophe Buisson, Jean Sévillia et Patrice Gueniffey reviennent avec talent sur les derniers jours des monarques qui ont “fait la France”.

Assassinat, mort accidentelle, agonie tout en représentation, rois et reines ont connu des fortunes diverses. De François Ier, “heureux de se trouver bientôt entre les bras de son Seigneur et Maître” à Louis XVI, très digne face à la guillotine et au bourreau Sanson, d’Anne d’Autriche, qui semble “avoir échappé à l’angoisse qui étreint alors la plupart des mourants à l’idée de se présenter devant Dieu”, à Marie-Antoinette écrivant dans sa dernière lettre : “Je meurs dans la religion catholique, apostolique et romaine”, tous les monarques sont marqués par cette foi profonde et par la volonté de bien mourir. Savoir mourir est un art, c’est le souvenir laissé aux contemporains.

“Je m’en vais, mais l’État demeurera toujours”

La mort d’un monarque est signifiante à plusieurs titres. C’est d’abord la traduction de la distinction entre les deux corps du roi. D’un côté le corps physique et mortel, de l’autre le corps politique et immortel. C’est là tout le sens de la fameuse phrase de Louis XIV : “Je m’en vais, mais l’État demeurera toujours”. Le roi incarne cette dualité. Cela permet de comprendre pourquoi la dépouille du roi matérialisait toujours, lors des funérailles, cette double signification.

C’est également l’occasion de dresser le bilan d’un règne, d’en distinguer les apports et les héritages. C’est à ce travail que se sont attelés les nombreux historiens rassemblés par Patrice Gueniffey dans Les derniers jours des rois et par Jean-Christophe Buisson et Jean Sevilla dans Les derniers jours des reines. Si les rois évoqués sont exclusivement des rois de France, Buisson et Sévillia ont élargi leur sujet. Les chapitres sur Marie Stuart, Christine de Suède, ou Draga Obrenovic, bien menés, permettent de faire découvrir au néophyte des reines parfois méconnues.

Une histoire incarnée

Deux livres d’Histoire certes, mais deux livres d’Histoire incarnée. Pas de jargon pseudo-scientifique, pas de concepts incompréhensibles ou de mise au point historiographique qui n’intéressent que le spécialiste. Non, ces deux livres sont d’une grande clarté et d’une lecture aisée, ce qui ne nuit en aucune manière à leur sérieux. Le chapitre sur la mort de Marie-Antoinette, bien que maintes fois relatée, nous serre inévitablement le cœur. Celui sur l’exil de Napoléon nous emplit de nostalgie, celle d’un temps où, pour la dernière fois, la France dominait l’Europe.

Voilà la clé du futur succès de ces livres : parler à l’être, faire découvrir aux lecteurs l’héritage qui est le leur, celui de leur pays, celui de 15 siècles d’Histoire.

Les derniers jours des rois sous la direction de Patrice Gueniffey, éditions Perrin, 29,90 euros ; et Les derniers jours des reines sous la direction de Jean-Christophe Buisson et Jean Sevilla, éditions Perrin, 21 euros.

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