Entretien exclusif avec Eduardo Verastegui, producteur mexicain de “Little Boy”, l’histoire d’un petit garçon de 7 ans prêt à tout pour faire revenir son père à la maison…Little Boy est un petit garçon de 7 ans prêt à tout pour mettre un terme à la Deuxième Guerre mondiale, afin de faire revenir son père à la maison. Y compris à utiliser la magie…
Aleteia : Quelle est l’origine de ce film ?
Eduardo Verastegui : Deux scénaristes, regardant un documentaire sur la Deuxième Guerre mondiale, remarquent qu’une des bombes atomiques s’appelait Little Boy ; ils se sont demandés comment une chose aussi destructive pouvait porter un nom aussi innocent. D’où l’idée de ce conte pour adultes, vu à travers les yeux d’un enfant de 7 ans qui raconte une histoire se déroulant dans les années 40.
Ce sont donc deux histoires parallèles ?
Oui. Little Boy c’est une bombe atomique qui détruit et une autre bombe d’amour qui construit. C’est un hommage à un papa, présent et préoccupé par le développement de ses enfants, qui doit partir à la guerre. C’est l’aventure d’un enfant qui aime son père et qui est prêt à faire ce qu’il peut pour qu’il revienne en vie ; ce film montre que tant que l’on a la foi, l’amour et l’espérance, rien n’est perdu.
Pourquoi avoir choisi d’aborder la Deuxième Guerre mondiale ?
L’important c’est le message. L’enfant nous incite à devenir une version améliorée de nous-même, à rêver en grand et à pardonner en grand.
https://youtu.be/OXAeHGDYx28
Qu’est-ce qui a changé dans votre vie après ce film ?
Little Boy encourage à ne pas perdre espoir, à aller de l’avant, à ne pas avoir peur de rêver en grand. J’ai investi cinq ans de ma vie pour 1 h40 de film, pour qu’il s’imprègne dans le cœur des spectateurs. C’est un film pour ceux qui croient en l’amour. Je souhaite que l’on en sorte, prêt à aimer et pardonner davantage.
Il y a donc un élément moralisateur ?
Little Boy considère qu’en remplaçant le jugement par la réconciliation, le monde serait meilleur. Tout être humain a la capacité d’haïr et d’aimer, et je souhaite réveiller l’enfant qui est en nous. Little Boy ne juge pas, n’impose pas.
Quel accueil a été réservé à l’avant-première madrilène ?
Le film est resté 14 semaines à l’affiche en Espagne. Il a été projeté dans les prisons, les hôpitaux, devant des militaires, dans 27 ports navals…
Que pense la cinématographique actuelle du père absent ?
Alejandro Monteverde, Leo Severino et moi-même parlons de notre vision de la famille, du monde. Le papa de Little boy est un homme noble, engagé, un modèle pour un monde meilleur ; mais n’oublions pas le frère blessé qui se réfugie dans l’alcool, plein de ressentiment et de haine qui montre que chaque personnage a beaucoup à offrir.
Quels sont vos critères pour vous engager dans un projet ?
Je fais des films où je peux inviter mes parents, mes enfants. La pornographie ne m’intéresse pas et je ne veux pas que mes enfants soient contaminés par des films violents. Nous devons faire quelque chose de positif pour ce monde, sans égoïsme. Little boy est un héros et je veux réveiller ce héros en chacun d’entre nous.
Quel conseil donneriez-vous aux jeunes catholiques qui ne font pas entendre leur voix ?
D’abord, réaliser un travail artistique riche ; puis le faire connaître. Botticelli et Michel-Ange ont fait connaître leur potentiel créatif et artistique, la beauté qui s’ouvre. La beauté doit s’exprimer seule pour illuminer les cœurs. L’artiste doit proposer et non imposer.
Comment voulez-vous que l’on se souvienne de vous dans un siècle ?
Comme une personne passionnée par des projets pour un monde meilleur. Pour rendre les autres heureux et meilleurs. Je remercie également Dieu de tout ce qu’Il m’a apporté et que j’ai essayé de mettre au service du monde.
Une épitaphe ?
“Ici repose un pêcheur de plus, priez pour moi.”
Little Boy réalisé par Alejandro Monteverde. Comédie dramatique, 2015. Date de sortie prochaine en France.