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Les toits de Paris bientôt plus verts que gris

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Sylvain Dorient - publié le 05/11/15
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Le 25 novembre prochain, la capitale française lancera deux appels à projets pour accélérer sa végétalisation. La feuille de route rédigée par la maire Anne Hidalgo prévoit la création, d’ici à 2020, de 30 nouveaux hectares d’espaces verts au sol et de 100 ha de toitures ou de façades végétalisées, dont le tiers consacré à l’agriculture urbaine. Ces initiatives s’inscrivent dans le contexte de la Conférence de Paris sur le climat COP21, elles devraient permettre de rattraper un peu du retard pris par la capitale de la France, moins végétalisée que d’autres capitale européenne.

“La phase d’expérimentation est dépassée”

Comme d’habitude sur les questions d’écologie, les villes scandinaves sont championnes, pour des raisons de volonté politique. Mais aussi pour des raisons toutes pragmatiques : il est plus facile de poser un potager sur un immeuble d’Oslo, conçu pour résister aux chutes de neiges hivernales, que sur le zinc d’un immeuble Haussmannien ! Cependant, la végétalisation de la ville est dans le vent, et elle a prouvé qu’elle ne relevait pas de l’utopie, comme l’explique la maire de Paris.

“Il ne s’agit plus désormais d’expérimentation mais bien de stimuler et de mettre en avant la capacité des propriétaires publics et privés à introduire de différentes façon le vert dans la ville. C’est un changement de culture important. Il faut expliquer aux propriétaires que les nouvelles techniques de végétalisation des bâtiments et des toits ne posent plus de problèmes de portance ou d’étanchéité”, détaille l’élue dans Environnement Magazine.

110 kg de légumes sur le toit d’ERDF

De fait, plusieurs projets de grande ampleur voient le jour. Au 6 rue d’Aboukir, le site d’ERDF a inauguré cette année un potager étalé sur ses 220 m² de toiture. Nadine Lahoud, la fondatrice de cette association experte en création des jardins en milieu urbain, se réjouit de ce premier essai : “Nous avons obtenu 110 kg de légumes et de plantes aromatiques en trois mois”. Les légumes produits sont vendus deux euros le kilo aux restaurants locaux et particuliers. Cette nouvelle sur-toiture a pour mérite d’absorber une partie des pluies et de fixer des polluants de l’atmosphère ; elle participe aussi à l’isolation thermique du bâtiment.

400 kg de fraises au sommet des Galeries Lafayette

En juin 2015, Environnement magazine faisait part d’un “drôle de jardin qui a poussé sur le toit des Galeries Lafayette” : 1 000 m² de cultures verticales qui ont permis de récolter 400 kg de fraises… et de donner aux Galeries une touche de vert furieusement tendance ! Pourtant, ce toit végétal, tellement dans l’air du temps, remonte au néolithique : nos lointains aïeux avaient déjà constaté ses capacités isolantes.

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