Le texte sur les divorcés remariés a recueilli le plus faible nombre de suffrages, suffisamment toutefois pour être adopté.Le Synode a pris officiellement fin dans la nuit du samedi 24 octobre dernier, avec le discours d’unité que le pape François a adressé à l’Assemblée, qui est parvenue à un consensus général sur tous les points évalués concernant la vocation et la mission de la famille dans l’Église d’aujourd’hui.
“J’ai trouvé que le chemin parcouru était extraordinaire”, a déclaré le père Lombardi (porte-parole du Saint-Siège) en décrivant la conclusion de ce Synode ordinaire (4-24 octobre), ainsi que l’atmosphère qui se dégageait à la clôture de ses travaux.
Résultat des votes
Tous les points ont pu recueillir la majorité qualifiée, à savoir les deux tiers des suffrages. Toutefois, deux paragraphes ont été très près de ne pas être approuvés, avec 178 et 187 voix, respectivement. Il s’agit des “situations difficiles des familles meurtries et en irrégularité par rapport à la doctrine et à la discipline de l’Église”, selon le père Lombardi.
Les points plus particulièrement conflictuels (84 et 85) sont ceux liés à l’attention pastorale face à la situation de ceux qui vivent sous un régime de mariage civil ou de concubinage. Le “consensus n’a pas été bien large, mais on est parvenu à une majorité qualifiée”. Enfin, le document a réussi son objectif d’un consensus général scellant l’unité des évêques des cinq continents autour du thème clé de la famille.
Les deux points les plus conflictuels : les divorcés et les remariés, paragraphes 84 et 85.
Le point 84 sur l’intégration des divorcés et des remariés dans la communauté a recueilli un consensus un peu plus faible, tout en étant adopté. Ce point en appelle aux personnes baptisées qui “appartiennent au corps du Christ” qu’est l’Église. Quant au point 85, il évoque Jean-Paul II qui présente la règle permettant d’évaluer ces situations. Évaluer au cas par cas.
On emprunte ici la même voie de rapprochement d’un “critère contraignant” que celle que l’on trouve dans le paragraphe suivant de l’encyclique “Familiaris consortio” de 1981 : “Les pasteurs doivent savoir que, par amour de la vérité, ils ont l’obligation de bien discerner les diverses situations. Il y a en effet une différence entre ceux qui se sont efforcés avec sincérité de sauver un premier mariage et ont été injustement abandonnés, et ceux qui, par une faute grave, ont détruit un mariage canoniquement valide. Il y a enfin le cas de ceux qui ont contracté une seconde union en vue de l’éducation de leurs enfants, et qui ont parfois, en conscience, la certitude subjective que le mariage précédent, irrémédiablement détruit, n’avait jamais été valide”.
De la sorte, c’est le consensus qui prévaut dans ce Synode. Dans la Relatio Synodi du Synode extraordinaire (celui d’octobre 2014), “il n’y a pas eu consensus systématique sur toutes les différentes questions”. Par contre, ici, le document final a pu recueillir le consensus de la majorité des participants, comme l’a expliqué le porte-parole du Vatican.
Le pape François a demandé la publication du document ainsi que des votes de la journée. Ce document a été adopté et remis par les évêques au Successeur de Pierre, qui appréciera alors la meilleure manière de l’utiliser.