Quand les formules prêtes à l’emploi se transforment en véritables “mantras”.Qu’il s’agisse de formules issues d’un journal, d’un film, d’un livre, de phrases prononcées par une célébrité ou par un scientifique décoré du prix Nobel, légions sont celles qui, à force d’être répétées, finissent par se transformer en une sorte de mantra.
En réalité, certaines de ces formules n’expriment qu’une moitié de vérité, ou de mensonge. D’autres sont même de parfaits mensonges, ou des suggestions hautement séduisantes mais dépourvues de sérieux. Souvent, elles empêchent toute réflexion car sont accueillies comme une vérité absolue, alors que la réalité est bien plus complexe.
“Les guerres ne mènent à rien.” Vraiment ? Ne peuvent-elles pas parfois permettre la destruction d’une tyrannie ? Ou, au contraire, ne causent-elles pas encore plus de souffrances à des millions de personnes, vainqueurs y compris ?
Le problème des guerres, c’est qu’elles mènent à beaucoup de choses…
“Le changement climatique porte gravement atteinte à la planète.” Mais qu’entendons-nous par “atteinte grave” ? N’y a-t-il pas déjà eu des changements climatiques qui ont fait baisser ou augmenter les températures tout au long de l’histoire ? À qui profite la situation actuelle ? Quelle société nous proposent les lanceurs d’alerte ? Ne pouvons-nous pas imaginer un nouveau scénario climatique avec des possibilités et des améliorations pour de nombreuses personnes comme le pape François nous y invite dans son encyclique Laudato si’ ?
“Un mensonge répété 1 000 fois se transforme en vérité.” Sans revenir sur son auteur et le contexte dans lequel cette phrase a été prononcée, comment est-il possible qu’un mensonge se fasse vérité par le simple fait d’avoir été répété à l’envi ? Un mensonge restera toujours mensonge, même s’il est accepté par des millions d’être humains.
“L’avortement est un progrès.” Si l’on entend par “progrès” l’amélioration de la vie des personnes, l’avortement est-il vraiment un progrès ? Ou une source d’injustice ?
“Mon corps m’appartient et j’en fais ce que je veux.” Seulement voilà, le corps suit un certain nombre de règles biologiques et physiques qui ne dépendent pas de nous. La propagande ambiante crée des obsessions qui réduisent en esclavage des hommes et des femmes en leur faisant fournir des efforts souvent absurdes et dangereux pour leur propre corps, juste pour imiter un “mannequin” qui n’a rien de sain…
“Le relativisme est un fondement nécessaire à la démocratie.” Si par relativisme on entend que toutes les positions se valent, alors aucune démocratie ne pourrait subsister face à ceux qui adopteraient des positions violentes, racistes, intolérantes… Aucun système politique ne peut aller bien loin s’il admet que toutes les positions (toutes) peuvent être défendues dans la vie publique.
Les formules qui entravent la réflexion sont nombreuses, et elles s’immiscent dans l’esprit de millions de personnes qui viennent d’horizons très différents, que ce soit du passé duquel nous dépendons ou du présent dans lequel nous vivons. Au-delà de ces phrases, hier comme aujourd’hui, il y a eu et il y a des femmes et des hommes sérieux, épris de réflexion et de critique constructive.
Ces hommes et ces femmes ont la force intérieure nécessaire pour briser les chaînes des tenants de la “pensée unique” et des slogans faciles. Ils n’ont pas peur de consacrer ce qu’il y a de meilleur dans leur esprit et dans leur cœur pour mener leur enquête sur les faits, et pour les interpréter de façon honnête, claire et ouverte, conscients des limites de l’esprit de l’homme et de la complexité du monde dans lequel nous vivons.