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Le Nobel à ceux qui le méritent

The portraits of the winners of the Nobel Medicine Prize 2015 (L-R) Irish-born William Campbell, Satoshi Omura of Japan and China's Youyou Tu are displayed on a screen during a press conference of the Nobel Committee to announce the winners of the 2015 Nobel Medicine Prize on October 5, 2015 at the Karolinska Institutet in Stockholm, Sweden. AFP PHOTO / JONATHAN NACKSTRAND

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Lucandrea Massaro - publié le 20/10/15
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Ils ont sauvé des millions de vies humaines avec peu d’argent. Le prix Nobel de médecine a été décerné à trois chercheurs en parasitologie.Comme tous les ans depuis 1901 – à de rares exceptions près – le prix Nobel de médecine a été attribué le 5 octobre dernier. Le célèbre prix décerné par l’Institut Karolinska est venu récompenser les travaux de la Chinoise Youyou Tu. Ce professeur à la China Academy of Chinese Medical Sciences a mis au point l’artémisinine, un médicament contre le paludisme, utilisant un principe actif extrait de la plante Artemisia annua, capable de tuer le Plasmodium de la malaria.

Une récompense partagée avec les chercheurs William C. Campbell, un Irlandais qui travaille aujourd’hui à l’Université Drew de Madison, et Satoshi Ōmura, un Japonais de l’Université Kitasato, pour leurs découvertes sur une nouvelle thérapie contre les infections causées par les vers parasites (filariose lymphatique).

Des maladies qui affectent les pauvres

La lutte contre le paludisme, ainsi que celle contre la filariose lymphatique, ont toutes deux bénéficié de leur inclusion parmi les objectifs de développement pour le millénaire des Nations Unies.

Grâce à la sensibilisation et aux engagements ainsi obtenus au niveau international, les morts par malaria ont baissé de 47 % ces 14 dernières années, et entre 2000 et 2012, plus de 3 millions de vies ont pu être sauvées, dont 90% étaient des enfants de moins de 5 ans vivant en Afrique subsaharienne.

L’artémisine découverte par le professeur Tu a été un allié important, mais les bons résultats sont liés à la prévention et à la perspective intégrée entre les diverses agences des Nations unies, les plans gouvernementaux et l’aide de certaines fondations, selon la revue Mondo e Missioni (du 5 octobre).

Interviewé par l’agence italienne AdnKronos, le généticien Edoardo Boncinelli a évalué le choix du comité en expliquant que, enfin, “on s’intéresse de près aux maladies des pauvres, celles dont on ne parle pas parce qu’elles n’existent pas en Occident”. Il poursuit : “On s’est souvenu pour une fois que le Prix est consacré à la Médecine et à la Physiologie, et on a attribué cette distinction à 3 scientifiques qui ont découvert de nouveaux traitements. En revanche, en général, on profite de l’occasion pour récompenser la biologie, la biochimie, la génétique. Ce n’est pas le cas cette fois-ci. Et du point de vue du bien-être de l’humanité, il ne fait aucun doute que ces chercheurs ont fait quelque chose de réellement utile.”

Sauver des millions de vies avec peu d’argent

On pourrait dire que less is more, que “moins vaut plus”, étant donné que dans ce cas-ci, les recherches des trois médecins sont caractérisées par une utilisation réduite de fonds afin de prévenir ou soigner des maladies qui affligent l’humanité depuis des millénaires, de sorte que grâce au faible coût des médicaments, il est possible d’en faire profiter un maximum de personnes.

Les trois lauréats peuvent se targuer d’avoir sauvé des vies humaines par millions. Pas moins de 100 000 par an rien qu’en Afrique. Ils n’ont eu recours ni à des instruments coûteux ni à des technologies de pointe, mais, patiemment, à la terre, aux herbes et aux textes de la littérature chinoise ancienne.

À une époque de “Big Medicine” et de projets multimillionnaires, Stokholm a distingué cette année la patience, l’humilité et le concret. “Je ne pense pas mériter ce prix, je le donnerais plutôt aux microorganismes que j’ai étudiés”, a déclaré Omura en apprenant la nouvelle.

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