Et si Babar et Dumbo réussissaient à endiguer les cellules cancéreuses présentes dans leur organisme…Naturellement, plus un animal vit longtemps, plus il risque de développer un cancer. Cela s’explique notamment au nombre de ses cellules. Les animaux de grande taille ont plus de cellules et donc plus de risques de générer une mutation cellulaire responsable d’un cancer.
C’est là qu’entre en jeu la renversante étude publiée le 8 octobre dernier dans le JAMA (Journal of The American Medical Association). L’animal géant dont on admire la carrure, l’intelligence et la sociabilité peut aussi être admiré pour un nouvel atout : sa résistance au cancer !
Les scientifiques américains ont découvert que moins de 5% des éléphants meurent d’un cancer, quand 11% à 25% des êtres humains y succombent. L’atout phare du mammifère ? Le gène TP53.
TP53 : le gène magique
Au cours de leurs recherches, les scientifiques ont étudié les causes de mortalités des éléphants d’Asie et d’Afrique. Ils ont ensuite recueilli les échantillons de dix patients humains ayant des prédispositions au cancer et de 11 patients sans antécédents familiaux.
Le constat de ces différentes comparaisons ? Chez les éléphants les cellules abîmées s’autodétruisent plus rapidement que chez les humains. Ainsi leur intérêt se tourne vers le gène TP53, un gène code pour une protéine qui supprime les tumeurs.
À la naissance, nous héritons tous d’une copie de TP53 de chaque parent, et les deux sont nécessaires pour prévenir un cancer. Cependant, certaines personnes héritent d’une copie qui ne fonctionne pas, un phénomène appelé le syndrome de Li-Fraumeni. Ces personnes ont alors 90% de risque de développer un cancer.
Chez l’éléphant, les nouveau-nés abordent la vie avec davantage “d’atout”. En effet, ils obtiennent à la naissance 20 copies de TP53 de chaque parent ! “Ces résultats, reproduits ici, pourraient représenter une approche évolutive pour comprendre les mécanismes liés à la suppression du cancer”, affirment les scientifiques.
Un remède pour l’homme ?
Encourageante, cette étude laisse entendre que le remède à un des principaux maux de l’être humain se cacherait dans la nature. “La nature a déjà découvert les moyens de prévenir le cancer et il nous revient d’apprendre comment ces différents animaux se confrontent à ce problème de manière à ce que nous puissions adapter ces mécanismes pour prévenir le cancer chez les humains”, partage le Dr Schiffman, un cancérologue pédiatre de l’Institut Huntsman, l’un des principaux auteurs.
Cependant, il s’avère que détenir le secret des éléphants ne permettrait pas d’éviter une large gamme des cancers dits “modernes”. En effet, aujourd’hui, la maladie est souvent la conséquence d’une mauvaise hygiène de vie, et le gène TP53 n’est pas suffisant contre le tabagisme, les choix alimentaires ou encore l’exposition au soleil. Ce n’est donc pas seulement grâce à l’éléphant que l’être humain pourra parvenir à réduire le taux de mortalité face à la maladie.
Depuis 2006, nous savons que les éléphants ont conscience de leur existence et de celle de l’autre : ils prennent naturellement soin d’eux et font ce qui est essentiel à leur survie. Et si l’homme prenait exemple sur eux….