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La mère du jeune Saoudien condamné à la crucifixion crie son désespoir au président Obama

FRANCE, Paris : Tens of people demonstrate in front of Saudi-Arabia's embassy in Paris to denounce the death sentence for the young Ali Mohammed al-Nimr. He was sentenced for attending a protest against Saudi monarchy in 2012. - CITIZENSIDE/GEORGES DARMON

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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 15/10/15
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Pendant ce temps, Manuel Valls rentre à Paris avec 10 milliards d’euros de contrats commerciaux conclus avec l’Arabie saoudite mais sans nouvelles du jeune homme.“Il est à la tête de ce monde et il peut, il doit intervenir et sauver mon fils…” Alors que son fils risque d’être exécuté à tout moment, la mère de Mohammed al-Nimr, le jeune Saoudien de 21 ans condamné à mort par crucifixion pour avoir participé à une manifestation en 2011, exhorte le président américain à intervenir au plus vite. “Lorsque je lui ai rendu visite pour la première fois, je ne l’ai pas reconnu. Il était défiguré”, confie-t-elle dans un entretien au Guardian. Pour Nusra al-Ahmed, chaque seconde qui passe est “un battement de douleur”. Les tortures infligées à son fils lui sont insupportables : “Il a été roué de coups, giflé, il a perdu ses dents… Pendant un mois, il a uriné du sang”.

Un calvaire pour la famille

Ali Mohammed al-Nimr a été condamné à mort en mai 2014 pour “sédition, désobéissance au souverain et port d’armes”, au terme de huit mois de procès. Sentence : “exécution par décapitation puis crucifixion du corps à la vue de tous jusqu’à sa putréfaction”. Son exécution était programmée pour le 24 septembre, mais depuis plus de nouvelles du jeune homme dont le sort reste suspendu au bon vouloir des autorités, voire du roi lui-même, de le gracier ou non. Comble de l’indécence, cette condamnation survient au moment où l’ambassadeur d’du royaume saoudien auprès de l’ONU à Genève (Suisse) est nommé à un poste clé au Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

À la suite d’un appel lancé par son père en septembre, plusieurs responsables occidentaux et organisations internationales, dont François Hollande et David Cameron en passant par le Parlement Européen, s’étaient mobilisés. Une pétition a même été lancée sur le Net par le mouvement supranational Avaaz.org – celle-ci a recueilli, à ce jour, près de 1, 5 million de signatures – mais pour l’heure, la justice saoudienne campe sur sa décision. L’exécution pourrait avoir lieu à n’importe quel moment, les autorités n’informant la famille qu’au moment de venir récupérer le corps.

Le dilemme de Manuel Valls 

Manuel Valls ? Oui, il était en Arabie saoudite dans le cadre de sa tournée au Moyen-Orient. Il devait plaider auprès du roi Salman “un geste de grâce, d’humanité et de clémence” en faveur du jeune chiite. Mais Matignon avait donné le ton avant son départ : “Les droits de l’homme, on en parle, mais dans la discrétion…” De retour en France, il a été interrogé sur BFMTV et RMC sur les exécutions perpétrées par le gouvernement saoudien et notamment sur la condamnation du jeune Ali al-Nimr. Le Premier ministre a botté en touche et disserté sur l’aspect économique des relations entre la France et l’Arabie saoudite avant de se féliciter des accords commerciaux conclus pour une valeur de 10 milliards d’euros.

http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/valls-sur-l-arabie-saoudite-est-il-indecent-de-se-battre-pour-notre-economie-nos-emplois-661532.html

Selon Amnesty International – qui a jugé “indécents” ces accords avec l’Arabie saoudite – le royaume figure parmi les pays qui exécutent le plus grand nombre de personnes avec la Chine, l’Iran, l’Irak et les États-Unis chaque année. Depuis le début de l’année 2015, 135 personnes y ont été exécutées, contre 87 sur l’ensemble de 2014. La 135e exécution a eu lieu ce jeudi 15 octobre : un Saoudien condamné pour meurtre. Il a été décapité au sabre, selon un communiqué du ministère saoudien de l’Intérieur publié par l’agence officielle SPA. Ces chiffres ne reflètent pas la réalité des peines de prison et des châtiments corporels infligés à tour de bras dont beaucoup ne sortent pas vivants. Un sort identique est infligé aux étrangers pris en infraction à la loi islamique, comme ce retraité britannique de 74 ans, Karl Andree, condamné à 350 coups de fouet et un an de prison pour la détention d’une bouteille de vin artisanal (L’Express).

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