N’en déplaise à certains, affirmons-le haut et fort : l’Église catholique est l’institution qui a le plus encouragé les femmes à réaliser leur plein potentiel. Et si l’on revient plus de 150 ans en arrière, on s’apercevra que l’immense majorité des femmes instruites et accomplies étaient des religieuses catholiques dont les idées fondamentalement novatrices les ont accompagnées et portées.
Prenons sainte Thérèse d’Avila. Non contente d’avoir réformé un ordre religieux corrompu, elle a bâti (en dépit d’atroces souffrances) 17 monastères pour hommes et femmes. Auteur de plusieurs ouvrages fondateurs sur la théologie, elle a accédé au rang de docteur de l’Église.
Catherine de Sienne, conseillère papale et royale, est aussi docteur de l’Église. On notera d’ailleurs qu'elle n’était pas instruite ou accomplie au sens mondain du terme. Pourtant, l’Église, qui n’est pas une institution élitiste, l’a nommée "docteur". Tout comme sainte Thérèse de Lisieux, qui est entrée au Carmel à 15 ans pour ne jamais le quitter, mais dont l’influence fut immense.
N’oublions pas Jeanne d’Arc, femme guerrière, qui a mené des hommes sur le champ de bataille. Une femme accomplie s’il en est, non ? Certes, les hommes d’Église de son temps l’ont abandonnée, mais ils sont passés aux oubliettes de l’Histoire, et ne sont appelés des "saints", n’est-ce pas ?
Indubitablement, la liberté donnée aux femmes par l’Église lui confère un caractère unique. Des femmes libres de créer, explorer, servir l’autre, gérer, construire, développer, souvent avec très peu de ressources des diocèses dans lesquels elles évoluaient, et quasiment sans intrusion de la hiérarchie masculine.
Depuis sa création ou presque, l’Église a été un moteur de l’accomplissement au féminin. Difficile de trouver une autre institution dans l’Histoire qui a permis de la sorte aux femmes d’être ce pour quoi elles étaient nées, et d’accomplir de grandes choses.
Ce sont des milliers de femmes qui ont ainsi pu s’épanouir, et dont les accomplissements n’ont pas été appréciés à leur juste valeur du fait de l’habit qu’elles ont revêtu. Si on les compare avec les femmes "fortes" d’aujourd’hui, souvent prises au piège de leurs propres incertitudes amères tissées d’attentes éternellement insatisfaites, ou conditionnées pour ne voir que des "micro-agressions" autour d’elles, le contraste ne saurait être plus saisissant.
Les femmes modernes sur les traces de Marie
Les femmes modernes sont-elles véritablement plus créatives, ont-elles une conscience sociale plus développée que les femmes catholiques qui ont, disons-le, inventé les programmes de services sociaux par l’entremise de l’Église, bien avant que les États ne sachent que faire des orphelins, des enfants analphabètes, ou des malades ? On est en droit d’en douter. Les femmes modernes sont-elles vraiment plus libres que les femmes religieuses qui ont bâti et servi l’Église ? Malheureusement, non. Dans notre société laïque, la créativité des femmes ne suit pas le cours de Dieu, mais seulement ce qui a déjà réussi aux hommes. Ce sens de la réussite n’est pas à l’aune de leur service aux autres, et aux cieux, mais à l’aune de considérations bassement terre à terre, et masculines.
Quoi qu’il en soit, il est important de garder à l’esprit que l’Église catholique a su voir les femmes qui ont entouré l’Être le plus important sur terre et a porté sur elles un regard empreint de respect et d’admiration. Une volonté de les voir non pas comme des détails dans l’Histoire, mais comme des êtres essentiels au cortège triomphal du Salut, à commencer par Marie ; la femme appelée par l’Église catholique la plus grande de tous les saints, et la plus grande des créations de Dieu.