À quelques semaines de la COP21, le WWF appelle les dirigeants du monde entier à se mobiliser contre une menace réversible… à condition d’être prise à temps !Alors qu’approche la COP21, la grande Conférence internationale sur le climat à Paris (décembre 2015), le Rapport Planète Vivante Océans du WWF tire la sonnette d’alarme : il y a moitié moins d’animaux marins aujourd’hui qu’il y a quatre décennies. La cause est principalement anthropologique, et l’homme en paiera le prix.
Le WWF est l’une des organisations indépendantes de conservation de la nature les plus importantes et les plus expérimentées au monde. Elle compte plus de 5 millions d’adhérents et dispose d’un réseau mondial actif dans plus de 100 pays. Pour l’ONG, la situation marine est devenue tellement inquiétante qu’elle a anticipé la sortie de son rapport : “Pour avoir le plus d’impact possible avant la COP21”, soulignent les responsables du WWF. Publié tous les deux ans, ce rapport compte parmi les grandes analyses scientifiques de la santé de notre planète et de l’impact qu’ont sur elle les activités humaines.
Alerte : déclin à l’échelle mondiale
Selon ce dernier rapport, certaines populations d’animaux marins ont même vu leur effectif fondre de près de 75% et les espèces les plus prisées comme le thon, le maquereau et la bonite subissent le déclin le plus marqué. “Ce à quoi nous assistons, est une course au poisson qui pourrait bien se terminer par l’épuisement d’une source alimentaire vitale pour les individus et par la disparition d’un moteur économique majeur. L’effondrement des écosystèmes océaniques est en mesure de déclencher une grave crise économique et de compromettre les résultats de la lutte que nous menons pour éradiquer la pauvreté et la malnutrition”, prévient le directeur général du WWF international, Marco Lambertini. “En l’espace d’une seule génération, les activités humaines ont gravement dégradé les océans en capturant les poissons à un rythme supérieur à celui de leur reproduction et en en détruisant les nourriceries”, ajoute Isabelle Autissier, présidente du WWF France.
Mais si la surexploitation apparaît comme la première menace, l’étude estime que le changement climatique est également à l’origine de mutations océaniques plus rapides qu’à n’importe quelle autre époque depuis des millions d’années. Un tiers des émissions globales des gaz à effet de serre sont captées par les océans, notamment par le plancton. Mais ce dernier subit les effets du réchauffement des eaux et de leur acidité à force de dioxyde de carbone, et a de plus en plus de mal à remplir son rôle dans le cycle du carbone. C’est le cercle vicieux !
Mais “bonne nouvelle”: l’homme peut réparer ce qu’il a détruit
Mais bonne nouvelle dans la mauvaise nouvelle : le fait que l’homme soit responsable veut dire que l’inversion est toujours possible. Le WWF explique en effet que l’océan est une ressource renouvelable capable de répondre aux besoins de toutes les générations futures si les pressions auxquelles il est exposé sont efficacement atténuées. Les principales mesures à prendre consisteraient donc à sauvegarder et à reconstituer le capital naturel marin, en créant des Aires marines protégées (AMP) supplémentaires, mais également à consommer plus raisonnablement et à donner la priorité au développement durable.
Appel aux dirigeants du monde
Pour que ces projets se mondialisent, il faudrait une vraie prise de conscience internationale. À quelques mois de la COP21, l’ONG appelle les dirigeants du monde entier à se mobiliser et faire en sorte que la santé des océans et la préservation des habitats côtiers tiennent une place de premier plan dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable de l’ONU, officiellement approuvés à la fin du mois (Agenda 2030 pour le développement durable) et dont l’objectif réside dans la lutte contre la pauvreté et le renforcement de la sécurité alimentaire.