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Désolé Maman, je ne suis pas le meilleur de la classe…

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Padre Gaetano Piccolo - publié le 07/10/15
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Ou comment survivre dans une culture de la compétition.Jésus appela les Douze et leur dit : “Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous”. Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : “Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé” (Marc 9, 35-37).

Depuis l’enfance, nous sommes victimes d’une culture de la compétition. Dès l’enfance, nous avons peur de recevoir une étiquette, on ressent cette pression, ce devoir d’être le meilleur.

Pour les disciples de Jésus, comme pour les pauvres gens d’aujourd’hui, il n’est pas évident de dire qui est le meilleur : à plus forte raison dans une société de la corruption, du soi-disant mérite, du clientélisme et des lobbies.

C’est une question que nous nous posons depuis le jardin d’enfants, mais elle continue de nous tarauder même quand les jeux se font plus sérieux. L’autre nous apparaît toujours comme un adversaire à battre.

Cette question terrible qui a accompagné notre enfance nous fait voir en l’autre un ennemi et un adversaire. (…). Jésus nous invite à changer notre regard sur l’autre : plutôt que de voir en lui un adversaire, je peux découvrir au contraire son besoin d’être embrassé. Tout adversaire porte en lui la fragilité d’un enfant. Si nous tentions de ne plus répéter, adulte, cette terrible invitation à être les plus forts, peut-être réussirions-nous à ne pas avoir peur de l’autre et à découvrir son inévitable besoin d’être aimé.

Certes, pour ne plus voir l’autre comme un adversaire, il faut commencer par ne plus voir un adversaire en nous-mêmes. Souvent, nous sommes avant tout en compétition avec nous-mêmes… Peut-être faut-il recommencer à nous embrasser nous-même, à voir notre besoin d’être aimé, d’être accueilli (…). Et le premier à se laisser embrasser est Jésus. Ce n’est qu’ainsi qu’Il peut nous inviter à Le voir dans chaque enfant, dans chaque adversaire que nous avons le devoir de fréquenter. Où accueillir le Christ sinon dans la fragilité de l’autre, en cessant de voir les autres comme de possibles adversaires ?

C’est ainsi seulement que la vie cesse d’être une compétition et peut devenir un service.

La question que les disciples se posent n’arrive pas à un moment fortuit : Jésus vient de parler de sa fin, de sa souffrance, de la possibilité d’être tué. Soudain, la compétition se déchaîne entre les disciples. Il y a une place à prendre, la place laissée par le chef.

Les disciples sont tellement pris par la compétition qu’ils n’écoutent pas les mots : la mort n’est pas que vide du pouvoir (…), la mort ouvre la vie à sa signification la plus profonde. Regarder sa propre mort permet de se demander pour qui nous vivons ou pour quoi nous vivons. Ouvrir son cœur au sens de la mort permet de vivre sa vie non pas contre quelqu’un, mais pour quelqu’un. (…) Le Christ est le premier à avoir accueilli la mort car Il a vécu toute son existence pour quelqu’un, pour le Père auquel Il obéit, pour tous les hommes y compris ceux qui allaient Le tuer.

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