Chacun est libre de faire ce qu’il veut de sa vie, mais si vous avez choisi la chasteté chrétienne comme valeur, soyez cohérents.Si la sexualité pratiquée en dehors des liens sacrés du mariage est un péché, jusqu’où peuvent aller les caresses pendant les fiançailles ? Pour comprendre combien cette question est délicate, il faut se rappeler jusqu’où l’on peut se laisser conduire par amour. La théologie morale distingue le véritable amour de l’amour contrarié, détourné, qui conduit à “utiliser l’autre”, à utiliser le corps de l’autre pour son propre plaisir et sa propre gratification sexuelle.
Au cours des fiançailles, on s’abandonne facilement à beaucoup de choses “par amour”, mais elles sont parfois l’exact contraire de celui-ci. Ce ne sont plus à proprement parler des fiançailles, un temps de discernement, de respect mutuel et de préparation chaste, mais le simple usage de l’un par l’autre et réciproquement. Il n’y a plus de sujet, mais seulement un objet.
Savoir distinguer le sentiment amoureux du véritable amour n’est pas chose facile nous dit l’évangéliste Jean dans sa première lettre (2, 16) : “Tout ce qu’il y a dans le monde – la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l’arrogance de la richesse –, tout cela ne vient pas du Père, mais du monde. Or, le monde passe, et sa convoitise avec lui. Mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours.” Gardons-nous donc bien de n’écouter que nos sens plutôt que notre intelligence !
Regards et attouchements
Le père dominicain Antonio Royo Marín, dans son œuvre Teología Moral para seglares (“Théologie morale pour les laïcs”), présente un cadre précis des pratiques qui constituent un péché et met en garde les fiancés contre les gestes qui dénaturent ce temps de préparation au mariage : convoitise, regard un peu “lourd”, attouchements, etc.
Baisers et embrassades
Concernant les baisers et les embrassades, tout est question d’intention. Aimer signifie aussi rester fidèle à la chasteté de son état de vie : célibat ou mariage. Ainsi, le père Royo Marín d’encourager certaines marques d’affections : “Un baiser fugace, doux et affectueux donné à une autre personne pour témoigner de son affection, avec de bonnes intentions ne saurait être interdit au nom de la morale chrétienne !”. Au contraire serait-on tenté d’ajouter avec Thérèse Hargot !
Il faut toujours garder à l’esprit que l’amour se tisse entre deux sujets, et pas entre un sujet et un objet. Ainsi, l’Église invite à ne pas transformer l’autre en une chose, en un jouet. Mais n’allez pas l’imaginer pudibonde ou culpabilisant les désirs charnels de ses fidèles pour autant ! Dès le début de l’ère chrétienne, les lettres de saint Paul scandalisaient une société romaine qui condamnait fermement les témoignages d’affection dans la sphère publique. L’apôtre n’envoyait jamais une missive aux “paroisses” de l’époque sans conclure : “Donnez-vous les uns les autres un saint baiser” !
Tout est affaire de respect du corps de l’être aimé. Il est le “sanctuaire de Dieu, le temple de l’Esprit-Saint”*, avec lequel on avance vers le Ciel, afin de célébrer un jour avec les anges et les saints l’amour qui ne passe jamais, l’Amour de Dieu.