Officiellement, Ruggero Trevisan, 25 ans, mettait un terme à sa carrière de rugbyman professionnel pour blessure. Mais c’était en fait pour entrer au séminaire. En réalité, il voulait devenir prêtre. En juin dernier, un joueur de rugby professionnel italien, ex-arrière du Benetton Trévise et des Zèbres, annonçait qu’il raccrochait les crampons pour de bon. Rien de bien surprenant à cela, au fond : le rugby à haut niveau fait plus que solliciter les organismes. Un communiqué du club de Trévise annonçait d’ailleurs mi-juin que cette fin de carrière anticipée était liée à des blessures et à “l’impossibilité physique de jouer à ce niveau”. Logique, quand on sait que Ruggero Trevisan avait déjà subi trois opérations en trois ans, malgré son jeune âge. Mais, finalement, ces blessures à répétition “ont permis que les choses se rejoignent”, estime aujourd’hui le jeune homme. Au fond, “tout m’indiquait la même direction”.
Personne au courant, pas même ses parents
Car ce n’était en fait pas la vraie raison de sa “retraite” : “Je ne pouvais rien dire, a fini par reconnaître Ruggero Trevisan dans les colonnes de La Gazzetta dello Sport, l’équivalent italien de L’Équipe. Je ne savais pas encore si j’étais accepté au séminaire. (…) Je ne pouvais le dire à personne, pas même à mes parents”.
Une décision d’autant plus surprenante qu’il y a encore quatre ans de cela, le jeune homme n’était même pas croyant ! “Enfant, je ne suis même pas allé jusqu’à la confirmation. Je fonçais aux entraînements, je n’avais pas le temps pour le catéchisme”, reconnaît le désormais ex-rugbyman, qui a fini par mettre au courant ses anciens équipiers du Benetton, en lâchant en plein vestiaire : “Je vais devenir prêtre”.
C’est demain 8 septembre que Ruggero Trevisan est attendu à Rome, au sein de la Fraternité San Carlo Borromeo, où il devrait étudier la philosophie pendant trois ans avant de partir un an en mission, puis d’enchaîner sur trois années d’études de la théologie.
Son rêve : devenir missionnaire. “Et si je fais le tour du monde, j’emporterai avec moi mon ballon de rugby !”