Les religieux vénézuéliens et colombiens réagissent aux milliers d’expulsions qui se poursuivent inexorablement au Venezuela.C’est une véritable crise humanitaire qui se déroule actuellement en Amérique du Sud entre le Venezuela et la Colombie. La situation s’est brusquement tendue après que des Vénézuéliens, trois militaires et un civil, ont été blessés dans une embuscade à la frontière, attribué à une “force paramilitaire colombienne”. Caracas a non seulement aussitôt fermé ses frontières mais a décidé par la même occasion d’expulser un millier d’immigrés colombiens.
Le gouvernement vénézuélien de Maduro espère en profiter pour mettre un terme à la contrebande considérable qui sévit à la Frontière. Chaque jour en effet, des tonnes d’aliments, de médicaments subventionnés par l’État et de litres d’essence traversent illégalement la frontière pour être revendus en Colombie.
“Scandaleux et infâme”
Officiellement, ce sont pas moins de 1 100 immigrés colombiens en situation irrégulière qui ont été expulsés ces dix derniers jours par les autorités vénézuéliennes. Ils seraient cependant des milliers d’autres à avoir fui le pays de leur propre chef craignant des représailles, entraînant ainsi une crise humanitaire sans précédent. “Scandaleux et infâme”, c’est ainsi que les évêques colombiens de la région du Caribe, ont qualifié l’expulsion de leurs compatriotes, leur transmettant toutes leurs “prières et leur solidarité”.
Atténuer les tensions
La crise a pris une telle ampleur que chaque pays a rappelé son ambassadeur provoquant une rupture des relations. Allant à contre-courant des relations diplomatiques, les évêques colombiens et vénézuéliens se sont alors réunis à la Conférence épiscopale colombienne à Bogota (Colombie) pour analyser au mieux la situation humanitaire rapporte l’agence Fides. Lors de leur rencontre, les religieux ont aussi défini le rôle que doit jouer l’Église pour contribuer à atténuer les tensions “entre les deux pays frères”.