En ce jour où l’Église célèbre celle qui fût le premier témoin de la Résurrection du Seigneur, Jacques Gauthier, poète et essayiste lui “donne la parole”. Une rencontre incroyablement vivante avec celle qui a été sauvée par l’amour. Le 22 juillet, la liturgie fait mémoire de sainte Marie-Madeleine. Jacques Gauthier à travers l’extrait de son ouvrage Jésus raconté par ses proches lui donne la parole. Des mots vivants qui offrent une rencontre incroyablement personnelle avec Marie-Madeleine :
Je ne faisais pas partie du groupe des Douze, mais cela ne m’a pas empêché d’être très proche de Jésus. Il est venu me chercher loin, le Fils de l’Homme inespéré, pour me délivrer des démons et des passions qui m’enchaînaient à d’autres ports. Sa Parole m’a soufflé le cœur à l’ombre des palmiers de Magdala. J’ai rejoint le groupe des femmes-disciples pour le suivre avec ses apôtres. J’ai pleuré sur son corps ensanglanté à la Croix, à côté de la Mère Immaculée. De grand matin, j’ai enjambé l’aurore au tombeau. Je L’ai vu et reconnu quand Il a prononcé mon nom. C’est ainsi que j’ai été la première à témoigner de sa Résurrection aux disciples incrédules, devenant ainsi l’apôtre des Apôtres.
Jésus ne m’a pas jugée
On m’appelait la Madeleine. Je vivais à l’extérieur de moi-même. Je m’engouffrais dans le plaisir éphémère de la chair pour échapper à mon âme qui s’affaissait avant le corps. C’est tellement délicat, imperceptible, une âme qui se meurt, comme une fleur flétrie au jardin, une source tarie dans la forêt, une flamme éteinte au bord du lit. Il fallait quelqu’un pour la ranimer.
Jésus ne m’a pas jugée. Il est venu me chercher par ses paroles de bonté, moi sa brebis perdue. Alors qu’Il avait été invité à manger chez un pharisien, j’entrai dans la maison. Je me dirigeai vers Jésus et m’agenouillai près de ses pieds. Je posai par terre un flacon d’albâtre en forme d’amphore contenant un parfum. J’enlevai le voile de ma tête ainsi que les bagues de mes doigts et je pris dans mes mains les pieds de Jésus en délaçant ses sandales. Je les mouillai de mes larmes, les essuyai avec mes cheveux, les couvris de baisers et je répandis sur eux le parfum. Jésus tourna lentement la tête et fixa sur moi son regard de pardon. Je pleurai de repentir. Il dit au pharisien Simon :
“Tu vois cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as pas versé de l’eau sur les pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas embrassé ; elle, depuis qu’elle est entrée, n’a pas cessé d’embrasser mes pieds. Tu n’as pas fait d’onction sur ma tête ; elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds. Voilà pourquoi je te le dis : ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, puisqu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour…
(Lc 7, 44-47). Lire la suite sur le blogue de Jacques Gauthier
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