Une jeune femme de 18 ans atteinte par le VIH depuis sa naissance montre des signes de rémission, sans qu’elle ne suive plus aucun traitement depuis 12 ans.
Une première mondiale : une jeune Française de 18 ans, infectée par le virus du sida dans le ventre de sa mère, montre des signes de rémission. Autrement dit, le virus ne se multiplie plus dans son organisme et les symptômes s’atténuent. Une étude française, menée par le Dr Asier Sáez-Cirión de l’Institut Pasteur et publiée lundi 20 juillet, révèle pourtant que la jeune femme ne prend plus ses médicaments depuis 12 ans. Ce cas unique au monde démontre "qu’une rémission prolongée après un traitement précoce peut être obtenue chez un enfant infecté par le VIH depuis la naissance", selon les conclusions de cette étude.
Un cas tout à fait exceptionnel
Diagnostiquée porteuse du VIH "un mois après sa naissance", en 1996, la fillette est traitée pendant six ans avec quatre antirétroviraux différents. À la fin des années 90, les antirétroviraux ne sont pas faciles à prendre pour les enfants. La mère de petite fille prend donc la décision de cesser le traitement. Un an plus tard, un pédiatre réalise sur cette dernière un bilan de santé et ne trouve plus ce que l’on appelle la charge virale, c’est-à-dire le virus détectable dans le sang. Pour le professeur Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS), "c’est tout à fait exceptionnel : en général, lorsque l’on arrête les antirétroviraux, le VIH repart tout de suite".
"Cela peut être un pas vers la découverte d’un vaccin"
Le chercheur nuance toutefois ces résultats : pour lui, il n’est pas encore question de guérison : "Cette jeune femme reste infectée par le VIH et il est impossible de prédire l’évolution de son état de santé". Au micro de France 2, le professeur a tout de même estimé qu’il s’agissait là d’un "fait clinique majeur qui ouvre de nouvelles perspectives de recherches", avant d’affirmer : "Cela peut être un pas vers la découverte d’un vaccin". Selon lui, le système immunitaire de la jeune femme possède tous les attributs d’un vaccin, dans la mesure où il "protège contre la multiplication des virus".