Ses ravisseurs ont tenté de le convertir de force à l’islam. Mais ce médecin de 63 ans n’a pas faibli, bien au contraire : sa foi est même ressortie de cette épreuve plus forte que jamais.Aujourd’hui en poste à l’hôpital orthodoxe copte du Caire, Wadie Ramsès revient d’une véritable odyssée après avoir été enlevé dans sa ville natale d’El-Arich. Les djihadistes auteurs de son enlèvement ne se sont pas contentés de réclamer 200 000 dollars à sa famille et mais ont aussi tenté de le convertir à l’islam. “Nous ne pouvons pas leur couper tous la tête. Les chrétiens sont trop nombreux et nous, nous avons besoin d’argent. Les familles ne paieront que si elles sont sûres que la victime reviendra en vie parmi elles.”
C’est en substance les propos tenus par les ravisseurs tels que rapportés par le médecin de 63 ans. Disparu le 14 juin 2014, Wadie Ramsès a passé 92 jours dans les geôles de Daesh. 92 jours pendant lesquels Ramsès a été détenu les yeux bandés et les mains menottées dans une tente au beau milieu du désert, à manger du pain avarié et à boire de l’eau impure. Battu et humilié, les fanatiques islamistes lui ont aussi fracturé deux côtes et un bras.
“Je demandais à Dieu de me libérer pour retourner à la messe”
En plus de ce traitement infâme, les terroristes ont tenté à maintes reprises de le convertir, lui assénant des coups de fouet chaque fois qu’il refusait de se soumettre au Coran. Le médecin ne s’est pas contenté de dénoncer les actes des djihadistes mais aussi de la police. “Si elle l’avait voulu, elle m’aurait libéré 13 fois. Les djihadistes appelaient toujours depuis le même téléphone pendant deux heures d’affilée, même mon fils a réussi à localiser l’endroit où j’étais détenu.”
Mais contre toute attente, loin de faiblir, Ramsès est “resté en paix” pendant son odyssée, “grâce à la foi”. Les difficultés ont même revigoré sa spiritualité : “J’avais oublié comment prier et m’adresser à Dieu.
Pendant ma détention, j’ai redécouvert ces choses. Au cours des 60 premiers jours, je pensais à toutes les erreurs que j’avais commises et je demandais à Dieu de me libérer pour retourner à la messe et aller me confesser. Dieu a permis que je m’en sorte pour faire de moi une meilleure personne”, s’est-il réjoui.