separateurCreated with Sketch.

La prière d’une Irakienne réfugiée pour les étudiants français

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Sylvain Dorient - publié le 11/07/15
whatsappfacebooktwitter-xemailnative

“Chrétiens d’Irak, chrétiens de France, nous sommes une seule famille”, assure Nina, une chrétienne chaldéenne dans une lettre adressée aux étudiants français.
Nina* vit à présent dans une petite maison de plain-pied, datant de la période soviétique, quelque part en Géorgie, avec ses trois frères et sœurs et ses parents. Après l’angoisse, la fuite devant les fous de l’organisation État islamique, la colère de se voir vendus par ses voisins (Aleteia), c’est l’ennui qui prend le dessus. L’ennui et l’inquiétude. Dans leur village natal, au nord de Mossoul, ils ont des cousins qui n’ont pas pu prendre la fuite. Ils sont sept enfants, le plus jeune a un an et demi à peine et ils sont très pauvres. Ils ont quitté leur maison et se terrent ailleurs dans le village. Le père a trouvé un travail, mais il craint à tout moment d’être découvert et dénoncé comme "Nasarah", chrétien.

Nina et sa famille ont eux-mêmes des soucis : en fuyant en Géorgie, ils n’imaginaient pas l’état de pauvreté de ce pays, et le taux de chômage est tel que les parents n’ont aucune chance d’y trouver du travail. D’autant plus qu’ils ne parlent pas géorgien ! Heureusement, la petite communauté chaldéenne qui les accueille s’est montrée prévenante, malgré ses faibles moyens. Ils parlent l’araméen, comme la famille de Nina, et leur viennent en aide pour les 1 000 actions du quotidien. Le prêtre de la communauté récolte des dons auprès de la diaspora chaldéenne pour leur nourriture, car sans travail et partis d’Irak précipitamment avec juste leurs vêtements sur le dos, ils n’ont rien ! Chaque dimanche, ils s’entassent dans les voitures des voisins pour la messe dominicale, à huit ou neuf par véhicule.

Ils ont su se faire apprécier de leurs nouveaux voisins : le père et les deux garçons font de menus travaux. La mère et ses filles viennent en aide aux personnes âgées. Mais leurs passeports expirent, la Géorgie, déjà saturée de réfugiés, n’accueille plus personne et leur demande de permis de séjour pour la France est sans cesse repoussée. Ils attendent avec angoisse la réponse du ministère des Affaires étrangères.

Privée d’étude

Nina faisait des études de médecine, et elle angoisse de ne plus pouvoir apprendre et étudier. Pour tromper son ennui, elle parcourt Internet, émue de voir les campagnes de soutien à l’égard des chrétiens d’Irak, réalisées par les chrétiens français. "On n’imagine pas l’impact que cela a pour eux de voir qu’ils ne sont pas oubliés, explique une Française qui suit la famille depuis six mois. Nina est émue aux larmes lorsqu’elle voit que l’on organise des journées de soutien, des bols de riz, etc."

 

Prière pour les étudiants français

(En photo : le coin prière de Nina) À défaut de pouvoir passer ses examens, elle pense aux étudiants français qui passent leurs épreuves, et prie pour eux. Voici le message qu’elle leur fait parvenir :

"Chers amis, je vous envoie aujourd’hui la prière des étudiants composée par le pape copte Cyril VI. Je vous demande de la dire avant vos examens, et avant toute action que vous entreprendrez :

Seigneur Jésus-Christ, je Te remercie de m’avoir appris à trouver refuge en Toi dans les nécessités quand Tu as dit : ‘Appelle-moi au jour de l’angoisse, je te sauverai et tu me rendras gloire’ (Psaume 50, 15).
Et me voilà, Seigneur, je crie vers Toi, donne-moi la sagesse et l’intelligence pour faciliter l’examen.
Donne-moi la grâce de passer ce contrôle en paix. Accorde-moi une paix profonde et une bénédiction quand je serai à la commission d’examen.
Seigneur Jésus, je T’implore de me faire trouver grâce aux yeux des professeurs et dans leur cœur quand ils corrigeront mon travail. Ô Seigneur, je suis un pécheur, je ne T’ai pas aimé et je n’ai pas fait ce que j’avais à faire, mais je Te demande de ne pas me traiter selon mes péchés et la dureté de mon cœur mais selon ta Miséricorde et ta compassion.
Seigneur, Tu as dit : ‘Demandez et l’on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on vous ouvrira.…’ (Matthieu 7, 7). Je suis là, demandant et frappant à la porte de ta Miséricorde. Ne refuse donc pas ma prière. Réponds-moi, par l’intercession de la Sainte Vierge, de tous tes anges et de saint Georges.
Amen.

Chrétiens de France, chrétiens d’Irak, nous sommes une seule famille. Je vous souhaite beaucoup de succès. Merci pour tout, et que Dieu vous bénisse !".

*Le prénom a été changé, ndlr

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)
Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !