Après quatre années de chantier, la cathédrale Notre-Dame de Créteil, à l’architecture résolumment contemporaine, va bientôt ouvrir ses portes aux fidèles.
La toute première cathédrale digne de ce nom de Créteil est sur le point de se déployer au cœur de la ville. Ce nouveau lieu de prière monumental est en fait la continuité d’un premier édifice religieux créé en 1971 : à l’origine conçu en tant que simple église, celui-ci ne se distinguait guère d’un bâtiment ordinaire… D’apparence trop discrète, selon les goûts de l’époque, l’église consacrée en cathédrale en 1987 passait inaperçu depuis la rue. Ce n’était pas seulement dû à sa façade blanche simpliste mais surtout à son envergure limitée : la nef, en effet, ne dépassait pas 6 mètres de haut et ne pouvait accueillir que 300 à 600 personnes tout au plus.
Dès son arrivée, l’évêque de Créteil, Mgr Michel Santier, s’est lui-même étonné de l’étrange modestie de cette petite cathédrale. C’est ainsi qu’il s’est demandé si ce lieu résonnait en adéquation avec la foi catholique des habitants, et si son architecture s’inscrivait vraiment en harmonie avec la ville de Créteil. Un petit groupe de réflexion s’est alors monté pour faire de ce sanctuaire un lieu plus vaste, plus visible, plus ouvert, en somme plus digne des fidèles cristoliens.
Dans les mains de Marie
Pour s’assurer que ce cahier des charges soit bien rempli, le diocèse a choisi de travailler avec un cabinet d’architecture de renom : Architecture-Studio, connu notamment pour avoir dessiné l’Institut du monde arabe, le grand auditorium de la Maison de la radio ou encore l’église de Notre-Dame-de-l’Arche-d’Alliance (Paris 15e), où le bois déjà très présent se retrouve dans ce nouveau projet de Créteil. Le résultat est à la fois étonnant et éblouissant : encerclée par des immeubles résidentiels, la “croissance” de l’édifice s’est faite à l’horizontale, donnant dès le premier regard une impression d’élévation surnaturelle. Telle une coque d’amande sur le point d’éclore, l’édifice se scinde en deux et laisse entrevoir sur 55 m un vitrail continu réalisé par l’artiste verrier Udo Zembok. La fascination se poursuit une fois à l’intérieur : le sol incurvé et les parois de bois en demi-cercle, culminant à 22 m au dessus du chœur, semblent imiter l’intérieur d’un cocon protecteur : rien d’étonnant, il s’agissait pour Thomas Vautier, l’architecte, de donner au visiteur la sensation de se trouver au cœur des mains jointes de la Vierge Marie. Pas moins de 1 200 personnes pourront ainsi se réunir entre ses mains maternelles dès le 12 juillet, date à laquelle la première messe sera célébrée par Mgr Santier avant l’inauguration officielle, le 20 septembre prochain.
Une dernière condition…
“Dans cette création architecturale contemporaine dédiée à Notre Dame, nous devions avoir une statue de Marie qui soit aussi une œuvre contemporaine, porteuse de sens”, fait très justement remarquer Françoise Bissara-Fréreau, auteur de la statue de Notre-Dame-de-l’Apocalypse qui trône dans le choeur de la cathédrale. Ne manque plus qu’une dernière condition : réunir en 113 jours 25 000 € de dons privés via la site Credofunding pour achever son financement. Mais c’est aussi la cathédrale dans sa globalité qui a encore besoin d’un coup de pouce pour atteindre les 3 000 000 d’euros de dons prévus. Pour soutenir cet appel participatif dans sa dernière ligne droite, le diocèse a même imaginé des planches de timbres à l’effigie de la cathédrale. Alors, cet été, à vos courriers !