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Chine : Une entreprise impose à ses employées un calendrier des grossesses

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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 08/07/15
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“Le plan de naissance devra être établi à l’avance et appliqué strictement sous peine de sanctions”, précise la circulaire de l’entreprise dont le texte enflamme les réseaux sociaux chinois.Une société privée de la province du Henan, en Chine, demande à son personnel féminin de "créer un calendrier des grossesses" pour une meilleure organisation du travail durant leur congé maternité. En cas de non-respect de ce calendrier, les jeunes femmes sont menacées de perdre leur travail, la prime de fin d’année et toute possibilité d’avancement, précise une circulaire de Credit Union qui leur demande également d’avoir travaillé un an dans les murs de l’entreprise avant de pouvoir demander l’autorisation d’avoir un enfant. 

Plan de naissance à suivre à la lettre

En Chine, les femmes ont généralement droit à un long congé maternité de 98 jours (soit 24 semaines), contre 16 semaines en France. Quinze jours supplémentaires peuvent être accordés dans le cas d’un accouchement difficile ou d’une grossesse multiple. Et même si la politique de planification familiale, instaurée à la fin des années 70, leur impose d’avoir un enfant, tout au plus deux – depuis l’assouplissement de la loi en 2013 –, sous peine de sanctions financières et autres, la politique de cette entreprise a été critiquée par le Bureau de planification familiale local qui a réagi en affirmant que cette disposition "viole les droits reproductifs des employés" et que celle-ci est donc "totalement contraire à loi".  La circulaire, dont le texte s’est répandu comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, menace également les femmes enceintes d’une amende à payer et de voir leurs primes de fin d’années supprimées si elles devaient accoucher en dehors du plan fixé par la société.

Réactions et justifications

"Nous  avons beaucoup de jeunes femmes et si elles tombent enceintes toutes ensemble, nous risquons de ne pas être capable de gérer l’entreprise", tente de se justifier un des dirigeants de l’entreprise au micro du local Dahe Daily. L’homme, qui n’a pas voulu donner son nom, prétend que "cette consigne n’est qu’une ébauche et devrait être retravaillée en cas d’objection des employées". Employées qui disent de leurs côtés "ne pas trop avoir le choix car trouver du travail n’est pas facile" même si "aucune femme ne peut garantir de tomber enceinte aux dates concordées à l’avance avec les supérieurs de la société".

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