L’activiste canadienne, réputée pour son engagement tenace contre le capitalisme effréné du XXIe siècle, a salué le combat que mène François, lors d’une conférence inédite au Vatican sur la défense de l’environnement.
L’une des activistes les plus médiatisées dans le monde, connue pour avoir dénoncé notamment la stratégie du choc mise en place par les élites, va rallier le pape François dans son combat pour l’environnement. Naomi Klein a accepté de participer à une conférence de presse exceptionnelle au Vatican aux côtés de l’un des plus proches collaborateurs du Pape et éminent professeur d’économie relative au changement climatique : Mgr Peter Turkson. La Canadienne altermondialiste a ainsi inauguré le 1er juillet, un colloque de trois jours intitulé "La planète et l’Homme avant tout : l’impératif de changer de cap", réunissant scientifiques, militants d’ONG telles que Greenpeace ou Oxfam Italie, mais aussi des représentants de l’Église, pour débattre autour des questions d’environnement.
"Lisez l’encyclique et laissez-la pénétrer dans votre cœur"
"Le fait même qu’ils m’aient invitée indique qu’ils ne fuient pas le champ de bataille. Beaucoup de gens ont caressé le pape François dans le sens du poil, tout en disant qu’il avait tort en matière d’économie. Je pense, moi, qu’il a raison sur l’économie", a affirmé Naomi Klein, se référant à la récente encyclique Laudato si’ publiée le mois dernier par le Souverain Pontife. "La vérité, c’est que (…) beaucoup de ces experts économiques nous ont gravement fait échouer. Ils ont produit des modèles qui ont accordé scandaleusement peu de valeur à la vie humaine, en particulier à celle des pauvres, et une valeur démesurée à la préservation des profits des entreprises et de la croissance économique" a-t-elle estimé. L’auteur de No Logo (Actes Sud, 2002), référence des altermondialistes traduite en 28 langues, a considéré que l’encyclique s’adressait à tous, "à moi aussi, en tant que féministe juive d’un milieu sécularisé, même si j’ai été plutôt surprise d’être invitée par le Vatican", a-t-elle ajouté, avant d’exhorter les détracteurs à découvrir l’encyclique par eux-mêmes : "Lisez-la et laissez-la pénétrer dans votre cœur !".
Une épine dans le pied des politiciens américains
L’altermondialiste canadienne a jugé que l’encyclique causait dejà de "réels ennuis aux politiciens américains", qui, selon elle, "se servent de la Bible comme bouclier dans leur opposition à une action sur le réchauffement climatique". Dimanche, militants et chefs religieux se réuniront à Rome pour une marche à travers la ville. Le cortège partira de l’ambassade française, symbolisant la prochaine conférence des Nations unies sur le changement climatique, qui sera hébergée par Paris en décembre. Le Vatican a d’ores et déjà appelé à une "forte mobilisation internationale" afin d’obtenir un accord "juste, ambitieux et contraignant légalement" sur le climat.