Mgr Sako, patriarche de l’Église chaldéenne, a proposé l’union de son Église avec l’Église assyrienne et l’Ancienne Église de l’Orient.Dans un communiqué sur "l’unité de l’Église d’Orient" du 25 juin, Mgr Sako propose d’unir l’Église chaldéenne avec l'Église assyrienne et l’Ancienne Église de l'Orient. Ces trois institutions seraient réunies sous l’antique dénomination d’Église d’Orient.
Retour au bercail… après 15 siècles ?
L’Église d’Orient aurait été fondée par l’apôtre Thomas ; c’est une Église dite "des deux conciles", qui reconnaît les deux premiers rassemblements œcuméniques de Nicée (325) et Constantinople (380) mais pas celui d’Ephèse (431), en raison de la condamnation par Rome des thèses nestoriennes. Selon Nestorius, alors patriarche de Constantinople, le Christ n’était pas à la fois homme et Dieu, mais deux personnes coexistaient en Lui : l’une humaine, l’autre divine. L’Église assyrienne a pris ses distances avec le nestorianisme et a abandonné officiellement en 1990 toute référence à "l’Église nestorienne" en prenant son nom actuel d’Église assyrienne. Quant à la séparation avec l’Ancienne Église de l'Orient, il s’agit d’une division plus géographique que doctrinale : en 1968, le siège de l'Église assyrienne auparavant basé à Bagdad a été déplacé à Chicago. De cette séparation physique est née l’Ancienne Église de l'Orient, demeurée dans la capitale irakienne.
550 000 chrétiens vers la pleine communion avec Rome
L’Église chaldéenne est née au du XVIe siècle, à partir du désir d’une partie des chrétiens de l’Église nestorienne (actuelle assyrienne) de revenir à la communion avec Rome. Si la proposition de Mgr Sako était suivie, elle ferait retourner à la pleine communion l'ensemble de l'Église assyrienne, soit 550 000 chrétiens. Ce chemin a déjà été emprunté par certains membres de l’Église assyrienne, comme l’évêque Mar Bawai Soro (aux États-Unis) qui a demandé à rentrer en pleine communion avec le Saint-Siège avec tout son clergé et ses fidèles en 2008.
"L’unité des Églises d’Irak, notre seul espoir"
Constatant la dispersion des chrétiens d’Irak, exilés de leur pays, Mgr Sako souhaite tout mettre en œuvre pour créer une Église unifiée, et s’en explique dans un entretien à Bagdadhope. Il est prêt à perdre son poste de patriarche pour y parvenir : il propose de mettre en place un synode qui aboutirait à sa résignation pour élire un patriarche qui dirigerait les trois Églises. Mais Mgr Sako précise que son "Église d’Orient" reconnaîtrait la primauté de Rome, chacune de ses composantes conservant ses propres traditions et rituels, ses lois et son administration, dans le respect du patriarche et du synode.
Objectif septembre 2015
Conscient de la révolution qu’il propose, Mgr Sako voudrait que sa proposition soit examinée et évaluée. Le synode de l’Église chaldéenne à Bagdad au mois de septembre serait le moment idéal pour le faire. "Ce sera le bon moment pour en parler avec un cœur ouvert et chercher une solution pour nous sauver de la disparition d'Irak et pour exprimer la joie de l’Évangile de notre Seigneur auprès de nos frères musulmans."