Les médecins de l’Association néerlandaise des pédiatres annoncent la mise en place d’un groupe de travail visant une extension de la légalisation de l’euthanasie aux enfants de moins de 12 ans.
Nous n’y sommes pas encore, mais le chemin pour y arriver est tout tracé : les médecins de l’Association néerlandaise des pédiatres (Nederlandse Vereniging voor Kindergeneeskunde, NVK) viennent d’annoncer la mise en place d’un groupe de travail pour discuter d’une extension de la légalisation de l’euthanasie aux enfants de moins de 12 ans. Le but est de transmettre ensuite ses conclusions au gouvernement pour qu’il modifie la législation actuelle dans ce domaine.
Dès 16 ans, l’accord parental n’est déjà plus obligatoire
Aux Pays-Bas, l’euthanasie a été légalisée en avril 2001, puis autorisée pour les enfants à partir de 12 ans en 2004. Entre 12 et 16 ans, les enfants ont besoin de l’accord de leurs parents, mais au-delà, l’adolescent peut décider de mettre fin à sa vie de manière autonome. "Nous estimons qu’une limite d’âge arbitraire comme celle de 12 ans doit être changée et que la capacité de chaque enfant à demander à mourir doit être évaluée au cas par cas", argumente le Pr Eduard Verhagen, membre du collectif et l’un des principaux rédacteurs du Protocole de Groningen, qui a ouvert la porte à l’euthanasie infantile aux Pays-Bas.
Pour remédier à cette restriction, les médecins néerlandais recommandent l’exemple de la Belgique, devenue en février 2014, le premier pays au monde à avoir légalisé, sans condition d’âge, l’euthanasie pour les enfants et adolescents (Aleteia). Entre 2002 et 2012, cinq demandes d’euthanasie ont été honorées : un enfant de 12 ans et quatre jeunes de 16 à 17 ans.
Une augmentation des euthanasie de 151% en sept ans
Pour ceux qui ne sont pas capables d’exprimer leur volonté, les médecins veulent pouvoir agir à la demande des parents, après l’accord d’une commission médicale, comme c’est le cas pour les nouveau-nés jusqu’à 1 an. La NKV s’est exprimée à la demande du ministre de la Santé, madame Edith Schippers, qui avait demandé, il y a un an, de combler "une lacune" dans le principe d’application de l’euthanasie qui, dans certains cas, mettait les pédiatres dans une situation de doute au moment de décider d’actions concrètes à entreprendre.
L’ensemble des morts par euthanasie aux Pays-Bas représente 3% des morts, soit une augmentation de 151% en 7 ans. Des médecins néerlandais ont d’ailleurs commencé à tirer la sonnette d’alarme. Au sujet du Protocole de Groningen, les pro-vie ne sont pas les seuls à s’y opposer, il y a aussi les neurochirurgiens néerlandais qui soignent les enfants atteints de spina bifida (l’épine bifide), une malformation de la moelle épinière considérée, à leur grande stupeur, comme "l’exemple type" pour appliquer la "mort douce" à un enfant.