“Comme une bonne dose d’humour sain nous fait du bien !”, a exhorté le Pape, faisant mémoire des 500 ans de la naissance de saint Philippe Néri, le saint de la joie, patron des humoristes.
Le 26 mai dernier, à l’occasion du Ve centenaire de la naissance de saint Philippe Néri, le pape François a demandé à l’Église de rechercher la joie, concrétisée dans l’Évangile qui a inspiré le saint. La joie pour guérir de la "tête d’enterrement", une véritable maladie pour le Pape, l’un des 15 maux dont souffrent indistinctement bien des fidèles laïques et des ecclésiastiques, et qu’il avait soulignés le 22 décembre 2014 devant la Curie romaine.
"Sa vision du prochain ainsi que sa manière de témoigner à tous l’amour et la miséricorde du Seigneur peuvent constituer un bon exemple pour les évêques, les prêtres, les personnes consacrées et les fidèles laïcs”, a écrit le Pape, faisant mémoire de saint Philippe de Néri, ce saint lumineux, d’origine italienne. Le Souverain Pontife a donc pris comme modèle le célèbre saint qui transformait les personnes en les écoutant, toujours avec le sourire, en contraste avec la "sévérité théâtrale" et le "pessimisme stérile" de ceux qui arborent une "tête d’enterrement". Saint Philippe, a dit le Pape, est "un modèle lumineux pour l’Église et sa mission permanente dans le monde".
Le pape François a fait parvenir un message au père Mario Alberto Avilés, procureur général de la Confédération des oratoriens de Saint Philippe Néri (1515-1595) pour la célébration du Ve centenaire de la naissance du saint, né à Florence le 21 juillet 1515 et qui vécut 60 ans dans la Ville Éternelle ; ce qui lui a valu le surnom d’"Apôtre de Rome". Dès les premières années de sa présence à Rome, Philippe exerça un apostolat de la relation personnelle et de l’amitié "comme "voie privilégiée pour ouvrir à la rencontre avec Jésus et l’Évangile", a ajouté le Pape au père Avilés. Et de citer une recommandation que le saint avait faite sur son lit de mort : "Qui veut autre chose que le Christ ne sait pas ce qu’il veut ; qui cherche autre chose que le Christ ne sait pas ce qu’il cherche".
Voici 7 clés de lecture du message du pape François faisant mémoire de la figure du grand saint de la joie. Car… a-t-on jamais vu un saint avec une tête d’enterrement ?
1. La communion avec Jésus. C’est de cette "expérience féconde de communion avec le Seigneur Jésus qu’est né l’Oratoire", a souligné le Pape dans son message au père Mario Alberto Avilés. "Une structure ecclésiale caractérisée par une vie spirituelle intense et joyeuse : prière, écoute et conversation sur la Parole de Dieu, préparation à recevoir dignement les sacrements, formation à la vie chrétienne, œuvres de charité en faveur des plus pauvres."
2. Un pasteur proche du peuple et des personnes qui souffrent. Le Pape a mis en lumière la manière d’évangéliser du saint italien, fondateur de la congrégation de l’Oratoire. Il avait compris que "les pasteurs devaient être avec le peuple, pour le guider et le soutenir dans sa foi".
3. Philippe a été un guide pour tant de personnes, annonçant l’Évangile et administrant les sacrements. "En particulier, il se consacra avec grande passion au ministère de la confession, jusqu’au soir de son dernier jour sur terre", a rappelé François.
4. Un saint qui aimait la spontanéité et qui était l’ami de tous. "Il aimait la spontanéité, fuyait les artifices, cherchait ce qu’il y avait de plus amusant pour éduquer aux vertus chrétiennes, tout en proposant une saine discipline qui implique l’exercice de la volonté pour choisir concrètement le Christ dans sa vie."
5. Un esprit ouvert comme celui d’un enfant. "Il était profondément convaincu que le chemin de la sainteté se fonde sur la grâce d’une rencontre – celle avec le Seigneur –, accessible à toute personne, de n’importe quelle condition ou état, qui l’accueillerait avec l’étonnement d’un enfant."
6. Enseigner la joie de l’esprit et éviter la médiocrité. Le pape François a demandé à ceux qui s’inspirent du modèle de saint Philippe de "ne pas se contenter d’une vie médiocre". Et, a-t-il ajouté, "de nos jours, surtout chez les jeunes, on a grand besoin de personnes qui prient et sachent enseigner aux autres à prier".
7. Être un apôtre du sourire. L’Apôtre de Rome, né à Florence, est l’opposé de ces personnes "grincheuses et revêches, qui considèrent que pour être sérieuses il faut arborer un visage de mélancolie, de sévérité et traiter les autres – surtout ceux qui sont censés être inférieurs – avec rigidité, dureté et arrogance", avait déclaré François dans son célèbre discours de Noël 2014 à la Curie romaine.
À quoi se réfère François lorsqu’il parle de la maladie de la "tête d’enterrement"?
En décembre de 2014, le Pape avait expliqué qu’il s’agissait de la "sévérité théâtrale et du pessimisme stérile", qui sont souvent des symptômes de peur et de manque de confiance en soi. "L’apôtre doit s’efforcer d’être une personne courtoise, sereine, enthousiaste et gaie qui transmet la joie où qu’elle se trouve."
Le Pape invite donc les chrétiens à être pleins d’humour, à ne pas se prendre au sérieux et à faire preuve d’autodérision : "Comme une bonne dose d’humour sain nous fait du bien !", a-t-il conclu.
Adapté de l’espagnol par Élisabeth de Lavigne