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Nigeria : les militants de Boko Haram ont violé des centaines de captives

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Arthur Herlin - publié le 19/05/15
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Résultat d’une nouvelle stratégie mise en place Boko Haram, les autorités nigérianes constatent que de nombreuses femmes réfugiées ont été mises enceintes volontairement par des militants djihadistes.

Fonctionnaires et travailleurs humanitaires ne peuvent que constater la doctrine mise en pratique par les djihadistes de Boko Haram : dominer sur le long terme les populations rurales, en engendrant les militants islamistes de demain. En effet, au-delà des massacres et des enlèvements, des centaines de femmes et de jeunes filles ont été capturées et violées afin de porter les enfants des militants islamistes, révèle un reportage du New York Times.

Plus de 200 femmes recensées

Entre 2014 et 2015, les méfaits de Boko Haram ont touché de vastes étendues de territoire dans le Nord du Nigeria. Plus de 15000 personnes ont fui dans des camps de réfugiés. Selon les autorités, la plupart sont des femmes. Dès l’entrée des islamistes sur le territoire, elles sont en effet apparues comme leurs cibles privilégiées. Parmi des dizaines de femmes et de filles tout juste libérées du joug de leurs ravisseurs, les secours constatent aujourd’hui que beaucoup sont enceintes et semblent avoir été battues. Jusqu’ici, plus de 200 d’entre elles ont été recensées, mais les responsables des secours estiment que de nombreuses autres portent des bébés de militants islamistes.

Engendrer de nouvelles générations d’islamistes

Les Nigérianes victimes de ce nouveau mode opératoire ont raconté aux journalistes avoir été isolées par dizaines dans des maisons, puis violées parfois dans le but clair de procréer. Le New York Times rapporte le cas de Hamsatu, une jeune femme de 25 ans mise enceinte par un membre de Boko Haram avec qui elle a été mariée de force. Malgré cela, la jeune Nigériane a tout de même ensuite été violée par d’autres militants. "Les dirigeants de la secte font consciemment une priorité de mettre les femmes enceinte", a déclaré Kashim Shettima,  le gouverneur de Borno, dans le Nord-Est du Nigeria, la région où Boko Haram est apparu. "Certains d’entre eux, m’a-t-on dit, prient même avant l’accouplement, suppliant Dieu de leur donner des enfants qui hériteront un jour de leur idéologie", a-t-il ajouté.

Si Boko Haram bat maintenant en retraite, des témoins issus de plusieurs villes alentours ont néanmoins affirmé que la secte conservait encore l’essentiel de ses forces armées. Leur repli serait simplement dû à l’arrivée de troupes nigérianes dotées d’une puissance de feu supérieure.

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