La France décroche la timbale peu convoitée de première consommatrice d’alcool de l’OCDE. C’est grave docteur ?Parmi les 34 pays analysés dans un récent rapport de l’OCDE. la France serait la première consommatrice d’alcool, devant l’Allemagne, avec près de 12 litres d’alcool purs par habitant et par an. Le rapport constate « une recrudescence des pratiques à risque en matière d’alcool ». À l’échelle mondiale, elle n’est « que » 16e, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les premières places revenant à la Moldavie, la République Tchèque, la Hongrie puis la Russie.
Baisse globale
Si la consommation d’alcool diminue globalement en France depuis 30 ans, le niveau reste élevé par rapport à ses voisins en raison du vin. Mais à vrai dire, 12 litres d’alcools par an peuvent être conformes aux recommandations de l’OMS : 3 verres de vin par jours pour un homme, 2 pour une femme. Une bouteille de vin contenant 12% d’alcool, à raison d’une bouteille de vin de 75 cl consommée tous les trois jours, conformément aux recommandations de l’OMS, on atteint approximativement le niveau français en un an. On comprend du cpup mal la conclusion du Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, qui se fonde sur cette seule donnée comptable : « Ce rapport montre clairement que des politiques, même coûteuses, de prévention de l’alcoolisme sont rentables à long terme, et souligne la nécessité pour les gouvernements d’agir d’urgence ».
Gros buveurs et jeunes buveurs
À moins que l’objectif ne soit d’amener les pays de l’OCDE à la hauteur de consommation du Yemen ou de l’Afghanistan, soit 0,02 litre d’alcool par an et par personne – du moins officiellement – les inquiétudes de Mr Gurria concernent plutôt les comportements problématiques liés à l’alcool. En France, les 20% de la population qui boit le plus consomme plus de la moitié de la quantité totale d’alcool bue dans notre pays. C’est beaucoup, et à cela s’ajoute le phénomène de l’alcoolisation des plus jeunes. Le rapport montre que les jeunes de 15 ans ayant connu l'ivresse au moins une fois est passé de 30% en 2001-2002 à 43% en 2009-2010. En cause, notamment la pratique du binge drinking. Cette pratique anglo-saxonne importée en France en 2003 consiste à s’alcooliser le plus rapidement possible. On comprend qu’on est loin, avec ce type de comportement, du plaisir d'un simple verre de bon vin !