Ce qui marche à Manille pourrait marcher aussi à Marseille, quand il s’agit d’aider des jeunes en difficulté…
Reconnue aux Philippines pour sa méthode de réinsertion des jeunes en rupture sociale, Sœur Sophie de Jésus est très sollicitée en France où un projet pilote contre la misère des jeunes est déjà actif à Marseille. Pourtant, quand Sœur Sophie de Jésus a quitté la France pour les Philippines, en 1997, elle était sûrement loin d’imaginer qu’elle serait un jour sollicitée en Europe pour y reproduire son travail, voire le transformer en projet pilote visant à aider les jeunes maltraités ou délinquants, à se reconstruire et se réinsérer dans la société.
L’association Compassion Jeunesse Asie
Sophie Renoux, 48 ans, originaire de Grenoble mais marseillaise d’adoption, vit à Manille où elle a fondé l’association Compassion jeunesse Asie (ACAY) centrée sur une « école de vie » qui accueille et aide à se reconstruire des jeunes filles ayant connu les pires situations, et « Seconde chance », un programme de réinsertion pour jeunes prisonniers, sous le leitmotiv : tout le monde a le droit à une seconde chance !
La religieuse vient de publier un livre Défier le chaos, mon combat contre la misère des jeunes, (Éd. Presses de la Renaissance), dans lequel elle témoigne de prises de conscience, de libérations intérieures, de redécouverte du sens de la famille et du respect de l’autre, qui font qu’aujourd’hui un pourcentage très élevé de jeunes pris en charge par sa structure ne replongent pas (90% pour les jeunes suivis à leur sortie de prison).
Des soeurs dans la vie
Les très bons résultats de la méthode suivie par l’association ont beaucoup impressionné les autorités judiciaires aux Philippines mais interpellent également en Europe là où Soeur Sophie passe pour donner des conférences . Depuis quelques années, il n’est pas rare de voir arriver à Manille des équipes de professionnels pour en savoir plus sur l’approche éducative d’ACAY. Ils repartent conquis : « Nous avons rencontré des sœurs confrontées à la noirceur de l’âme humaine… Des sœurs capables de se remettre en question en s’interrogeant, en analysant les situations et sans apporter aucun jugement… Ces sœurs sont "dans la vie" : modernes, actives, dynamiques, opiniâtres, exerçant leur mission avec compassion, conviction, dans un pays où se côtoient pauvreté et richesse, où la vie et la mort se côtoient quotidiennement, où la justice côtoie l’injustice, cherchant à s’adapter aux réalités sociales du pays pour pouvoir apporter l’amour et la paix… », témoignait un juge français pour enfants de la banlieue parisienne, à l’issue de l’un de ces voyages en 2010.
A Marseille, un projet-pilote de formation socio-éducative sur la connaissance de soi et de la personnalité vient d’etre lancé auprès des mineurs de l’établissement pénitentiaire de la Valentine « Sur le modèle pédagogique éprouvé aux Philippines, nous aiderons les jeunes à mettre des mots sur leur colère, à gérer leurs émotions, puis nous développerons leur sens des responsabilités et leur créativité, au service des autres », résume Laurent Thorigne, le responsable de ces formations et membre actif de l’association (La Provence.com).
Pour recueillir des fonds, la missionnaire a mis en place tout un réseau de soutien très actif qui organise conférences, concerts et ventes de produits d’artisanat dans toute l’Europe. Mais les dons particuliers constituent 70% des financements de la mission.
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