L’abbé Amar revient sur la reconnaissance par le Premier ministre des racines chrétiennes de la France.
« L’essence de la France ». Devant les caméras de toutes les chaînes de télévision de notre pays, en à peine quelques secondes, Manuel Valls a consacré les racines chrétiennes de notre pays.
Le mot a surpris les uns, fait bondir les laïcards de service et peiné les francs-maçons. Etonné tout le monde en tous cas, car il était prononcé par le Premier ministre à la suite de l’attentat déjoué contre une église paroissiale du Val-de-Marne.
Ne boudons pas notre plaisir ; voici les propos du Premier ministre : « Cette fois-ci, c’était les chrétiens, les catholiques de France, qui étaient visés, pour la première fois. Deux églises étaient dans le viseur de cet individu. (…) Vouloir s’en prendre à une église, c’est s’en prendre à un symbole de la France, c’est l’essence même de la France qu’on a sans doute visée. (…) Les fidèles de la religion catholique doivent pouvoir pratiquer leur culte, aller à la messe en parfaite sérénité. D’ailleurs, c’est la plus belle et la plus forte des réponses que nous devons apporter au terrorisme qui cible la France pour mieux la diviser. (…) La France a un patrimoine chrétien exceptionnel. Ses cathédrales, ses églises, ses chapelles attirent des touristes, des pèlerins, des fidèles par milliers du monde entier. Ce patrimoine doit être protégé, mais il doit rester ouvert, accessible ».
Vérité historique
L’Église catholique n’a aucun problème avec la laïcité. La distinction entre Dieu et César fait partie de notre culture biblique et traditionnelle. Au-delà des querelles et des drames causés par les lois de 1901 et 1905, au-delà du laïcisme qui peut très vite devenir une idéologie, on voit qu’aujourd’hui, nous autres catholiques vivons très sereinement la séparation de l’Église et de l’État, ainsi que la coexistence de diverses croyances religieuses sur le sol national. Mais c’est rendre hommage à la vérité que de reconnaître au christianisme une place singulière, toute spéciale, dans le « roman national ».
L’ADN de notre pays, son héritage, que cela plaise ou non, c’est la culture judéo-chrétienne. François Mitterrand l’avait compris, à une époque où les catholiques étaient déjà minoritaires. Et cela n’a rien à voir avec le fait qu’on soit croyant ou pas : il suffit juste d’être un (humble et honnête) historien. Dans un discours à Rome, un texte à relire et méditer, le président de la République de l’époque l’avait souligné.
La République laïque ne reconnaît aucun culte ? Dont acte. Elle les traite avec une stricte égalité ? Pourquoi pas. Mais cette égalité doit aussi considérer que la religion catholique a une place différente. Lire la suite sur le Padreblog