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Le culte de la divine Miséricorde ? De quoi s’agit-il ?

Cathédrale saint Patrick, à New-York.

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Roberta Sciamplicotti - publié le 20/04/15
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« J'avertis que ma mission ne s'achèvera pas avec ma mort, mais qu'elle ne fera que commencer », avait prévenu sainte Faustine, l'apôtre de la Miséricorde divine.

« J’avertis que ma mission ne s’achèvera pas avec ma mort, mais qu’elle ne fera que commencer », avait prévenu sainte Faustine, l’apôtre de la Miséricorde divine.

Le culte de la divine Miséricorde consiste à témoigner par sa vie de l’esprit de confiance en Dieu et de miséricorde envers les autres. Tel est, en effet, l’essentiel du message que nous a laissé Sœur Faustine Kowalska dans son Petit Journal, la religieuse polonaise connue dans le monde entier comme l’apôtre de la Miséricorde divine.

À l’ origine Faustinae Kowalska

Sainte Faustine, de son vrai nom Helena Kowalska, est née le 25 août 1905, troisième des dix enfants d’une famille polonaise de paysans pieux de Glogowiec (Pologne). Dès son enfance, elle aspire à la vie religieuse mais, à l’âge de 16 ans, doit d’abord s’engager comme servante pour obtenir une petite dot. Après une vision, ayant demandé à Jésus ce qu’elle doit faire, elle se rend à Varsovie où, le 1er août 1925, elle entre dans la Congrégation des sœurs de Notre-Dame de la Miséricorde. Admise comme sœur converse, elle passe son postulat dans la communauté de Varsovie et son noviciat à Cracovie dans la même congrégation.

Durant la cérémonie d’investiture, elle reçoit le nom de Sœur Marie-Faustine et prononce ses vœux perpétuels le 1er mai 1933. Affaiblie par l’austérité de sa vie et des jeûnes exténuants et, dans les dernières années de sa vie, par de grandes souffrances intérieures, Sœur Faustine meurt le 5 octobre 1938 à l’âge de 33 ans, après 13 ans de vie religieuse. Son corps repose dans le Sanctuaire de la Divine-Miséricorde de Lagiewniki, près de Cracovie. Elle a été béatifiée par le pape Jean Paul II, à Rome, le 18 avril 1993 et canonisée le 30 avril 2000.

Extérieurement, rien ne trahissait l’extraordinaire richesse et l’intensité de la vie mystique de Sœur Faustine, qui se traduisait par son abandon total et illimité à Dieu et par son amour du prochain, à l’imitation du modèle suprême, le Christ.  Seul son Petit Journal a révélé la profondeur de sa vie spirituelle. À la base de sa spiritualité se trouve le mystère de la Miséricorde divine, qu’elle médite dans la Parole de Dieu et contemple dans la vie quotidienne. Jésus l’a gratifiée de grâces extraordinaires telles que des visions, révélations ou stigmates cachés.

La dévotion à la Miséricorde divine se répand rapidement dans le monde pendant la Seconde Guerre mondiale. Sœur Faustine avait écrit dans son Journal : « J’avertis que ma mission ne s’achèvera pas avec ma mort, mais qu’elle ne fera que commencer… ».

Jésus Lui-même

C’est le le 22 février 1931, à Plock, en Pologne, que le Christ Miséricordieux se manifeste pour la première fois à Sœur Faustine, dans sa cellule. « Le soir, écrit la religieuse dans son Journal, me trouvant dans ma cellule, je vis Jésus-Christ, vêtu d’une robe blanche. Il levait la main pour bénir et l’autre main reposait sur son cœur. De son vêtement, légèrement entrouvert sur la poitrine, s’échappaient deux grands rayons lumineux : un blanc et l’autre rouge. (…) Alors Jésus me dit : “Peins un tableau, représente-moi tel que tu Me vois, avec au-dessous l’inscription : Jésus, j’ai confiance en Vous !”. »

Le premier tableau de la divine Miséricorde a été peint à Vilnius (Lituanie), en 1934, par Eugenio Kazimirowski, suivant les directives de Sœur Faustine. Mais le plus célèbre dans le monde entier est le tableau de Lagiewniki, à Cracovie, peint par Adolf Hyla. La signification de cette œuvre est étroitement liée à la liturgie du dimanche après Pâques, au cours de laquelle l’Église lit l’Évangile de Jean décrivant l’apparition de Jésus ressuscité au Cénacle et l’institution du sacrement de la Réconciliation (Jn 20, 19-29). L’image représente donc le Sauveur ressuscité portant sur ses épaules la paix avec la rémission des péchés au prix de sa Passion et de sa mort sur la Croix. Les deux rayons du tableau signifient le sang et l’eau qui jaillirent du Cœur de Jésus ouvert par la lance, et les cicatrices des blessures de la crucifixion rappellent les événements du Vendredi Saint.

Jésus indique très clairement trois promesses liées à la vénération de l’image : le Salut éternel, la victoire sur les ennemis du Salut et de grands progrès sur le chemin de la perfection chrétienne, et la grâce d’une bonne mort. L’image de Jésus Miséricordieux est souvent appelée image de la divine Miséricorde car c’est dans le mystère pascal du Christ que s’est révélé le plus clairement l’amour de Dieu pour l’homme. L’image, a dit Jésus, « doit rappeler les exigences de ma Miséricorde, car même la foi la plus forte sans les œuvres est morte ».

Une importante dévotion  

C’est en 1931 que Jésus parla pour la première fois à Sœur Faustine de son désir d’instituer cette fête : « Je désire qu’il y ait une Fête de la Miséricorde. Je veux que ce tableau que tu peindras avec un pinceau soit solennellement béni, le premier dimanche après Pâques, ce dimanche doit être la Fête de la Miséricorde », « le plus grand attribut de Dieu ». Selon les études effectuées par Ignacy Rozycki, lors de 14 apparitions Jésus précisera le jour de la fête dans le calendrier liturgique de l’Église, la cause et le but de son institution, la façon de la préparer et de la célébrer ainsi que les grâces et privilèges qui y sont attachés.

Le choix du premier dimanche après Pâques revêt une profonde signification théologique, indiquant le lien étroit qui existe entre le mystère pascal de la Rédemption et la fête de la Miséricorde. Sœur Faustine elle-même, d’ailleurs, écrira : « Je vois maintenant que l’œuvre de la Rédemption est unie à l’œuvre de la Miséricorde demandée par le Seigneur ». Jésus expliqua la raison pour laquelle il avait demandé l’institution de la fête : « Les âmes périssent, malgré mon amère Passion (…). Si elles n’adorent pas ma Miséricorde, elles périront pour l’éternité ». Et une neuvaine prépare à la fête, autrement dit la récitation, qui commence le Vendredi Saint, du chapelet de la Divine Miséricorde. Le jour de la fête, a dit Jésus Lui-même, « celui qui s’approchera de la Source de Vie, obtiendra une totale rémission des fautes et des peines ». Comme l’a souligné le professeur Rozycki, il s’agit de « quelque chose de résolument plus grand que l’indulgence plénière ».

Grâce à son Journal, on sait que Sœur Faustine a été la première à vivre seule cette fête, avec l’autorisation de son confesseur. Le cardinal Franciszek Macharski introduisit la fête à Cracovie par la Lettre pastorale pour le Carême de 1985,  en quoi il fut suivi les années suivantes par les évêques d’autres diocèses de Pologne. Le culte de la divine Miséricorde le premier dimanche de Pâques dans le sanctuaire de Cracovie-Lagiewniki était déjà présent en 1944.

Jean Paul II, son promoteur

Dans son homélie du jour de la canonisation de Sœur Faustine, premier dimanche après Pâques, le 30 avril 2000, le Saint-Père Jean Paul II a déclaré que désormais le deuxième dimanche de Pâques serait appelé dans l’Église universelle « dimanche de la divine Miséricorde ». Le Pape polonais sera un fervent promoteur de ce culte qui, que entre 1938 et 1959, connut un grand développement. Cependant, en dépit de la faveur des Papes, et de l’intérêt de nombreux pasteurs de l’Église, ce culte se heurta aussi à des résistances de la part du Saint-Office qui, en 1959, émit une notification négative.

Le culte de la Miséricorde de Dieu s’affirma pleinement avec la parution de l’encyclique du pape Wojtyła Dives in Misericordia de 1980 qui exaltait la Miséricorde de Dieu. Le 7 juin 1997, le saint Pape polonais affirma : « Je remercie la divine Providence de m’avoir permis de contribuer personnellement à accomplir la volonté du Christ et instituer la fête de la Miséricorde divine ». Le 1er septembre, la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a approuvé le texte de la messe votive « De Dei Misericordia », qui, par volonté de Jean Paul II, entre aujourd’hui obligatoirement dans tous les missels.

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