Jours fériés, crèches, menus à la cantine… la liste est longue. Les racines chrétiennes de la France se manifestent à bien des endroits, mais est-ce là vraiment l’essentiel de notre foi ?
Les racines chrétiennes ne sont pas les seules racines, mais elles sont là. Et elles ont porté une foi pendant longtemps, même si le sens est souvent perdu pour la majorité. Toujours est-il que l’on y tient, à ces coutumes. Alors quand elles sont « attaquées » ou remises en cause, on réagit fortement. C’est compréhensible. Mais comme on y met une énergie assez conséquente, autant prendre un peu de recul pour savoir si cela en vaut la peine. Je ne dis pas que cela n’en vaut pas la peine, je dis qu’il faut se poser la question.
Jésus n’a pas dit : « Tu feras des petits personnages en terre cuite que tu mettras dans ta maison pour rappeler ma naissance ». En revanche, Il a dit : « Je vous donne un commandement nouveau : vous aimer les uns les autres ; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres » (Jean 13, 34). Il a dit d’autres choses aussi, c’était un exemple. Et Il a dit suffisamment de choses pour nous tenir occupés toute une vie.
Alors pourquoi s’acharner à défendre les jours fériés, crèches, menus à la cantine, etc ? Qu’est-ce qui est si important ? La réponse sonne souvent comme un refrain : « LUTTER CONTRE LA CHRISTIANOPHOBIE, les attaques laïcardes » *baisse la voix* « et le complot maçonnique… » C’est souvent plus fin que cela, mais l’idée est là. Et je comprends tout à fait que l’on veuille se défendre quand l’on se sent attaqué, nonobstant le fait que le Christ ait parlé de tendre l’autre joue (Mt 5, 39). Tendre l’autre joue, ce sont des heures d’homélies en explication, et une vie en application. Donc c’est parfois un peu dur à faire concrètement.
L’idée qu’il faille défendre à tout prix la citadelle de la chrétienté attaquée est séduisante, mais pas forcément le meilleur chemin vers la conversion. Car le Christ est venu abolir la loi du Talion, aussi. Donc il vaut mieux avoir une très bonne raison de défendre toutes ces coutumes, et que cette raison ne soit pas « On a toujours fait comme ça » ou « C’est plus confortable ».
Si l’on creuse un peu, derrière cette peur de voir les coutumes chrétiennes disparaître, on voit une peur toute légitime d’être attaqué dans sa foi. Mais la foi n’a pas besoin de crèches. La crèche peut aider, mais il y a tellement d’autres belles manières d’arriver au Christ. Les coutumes aident la foi, mais la foi peut s’en passer et trouver d’autres moyens de s’exprimer. Les coutumes ne sont que le reflet d’une manière de vivre sa foi à un moment donné. Les coutumes sont des moyens avec une date de péremption. Rappelez-vous ce que Jésus n’a pas dit sur les crèches. Lire la suite sur les Cahiers Libres