Selon une étude américaine, ce n’est pas le temps passé qui compte, mais surtout la qualité de celui-ci.Dans le cadre d’une étude à paraître dans le Journal of Mariage and Family, une équipe de sociologues a analysé les emplois du temps d’un échantillon d’enfants âgés de 3 ans à 11 ans en 1997, puis en 2002 lorsque ces mêmes enfants avaient entre 12 ans et 17 ans, rapporte le Washington Post. Les auteurs ont ensuite analysé des données sur la réussite scolaire et le bien-être émotionnel de ces petits individus. Verdict : elles ne semblent pas présenter de lien sensible entre un meilleur état général et la quantité d’heures passées avec les parents. Seule exception pour les adolescents qui ont moins de chance de sombrer dans la délinquance s’ils passent en moyenne six heures en famille par semaine.
Du temps « éducatif, parlé et asymétrique »
L’étude indique en revanche que le temps passé avec leur progéniture peut même être néfaste dans le cas où les parents sont stressés et fatigués. Cela tendrait à montrer que seule la qualité du temps doit être privilégiée. Mais alors, qu’est-ce que du « temps passé de qualité » ? Dans un article publié sur le site Atlantico, l’enseignant du primaire Pierre Duriot s’est penché sur la question. Pour lui, « ce n’est pas la présence conjointe qui fait la qualité, mais la relation. Celle-ci doit être éducative, parlée et asymétrique ».
Selon ce professeur des écoles, la qualité découle directement du type de relation que nous avons mis en place avec l’enfant : « Ce temps est souvent fusionnel, débouche sur une forme de centrage permanent de l’enfant au sein des foyers ». Et c’est là que le bât blesse : le temps consacré ne doit pas servir à faire fusion avec l’enfant mais à l’élever vers l’autonomie. « Le temps éducatif est celui où l’on apprend à notre enfant à nous quitter en faisant en sorte qu’il ait envie de revenir, mais seulement de temps en temps », conclut Pierre Duriot.