Alors que les forces kurdes maintiennent la pression sur la ville, l’État islamique semble se préparer à l’évacuer après l’avoir partiellement détruite.
La ville de Mossoul, investie après un terrible raid de Daesh au mois de juillet 2014, est devenue la capitale irakienne du pseudo califat. Mais sur place, plusieurs actions des djihadistes semblent laisser augurer un retrait de la ville.
Terre brûlée ?
Mossoul a connu de multiples destructions dues à la frénésie idéologique des djihadistes : la tombe de Jonas, des mosquées, des églises, les œuvres du musée de la ville… Cette fois, c’est une école de police qui a été détruite. La ville subit également les bombardements aériens de la coalition et de l’armée irakienne régulière. Outre la destruction de l’école de police, le déplacement récent d’otages retenus dans la ville, d’après des sources kurdes (notamment Rudaw), fait penser à une « mise en sécurité » de ce butin précieux aux yeux de l’EI.
Qui contrôlera Mossoul ?
Le commandement américain prévoit une vaste opération conjointe entre les Peshmergas kurdes et l’armée irakienne pour reprendre Mossoul. Elle débuterait au mois d’avril, selon un chef d’état-major américain cité par al-Jezira. De 20 à 25 000 combattants irakiens, appuyés par les Peshmergas au nord et par la Coalition dans le ciel, affronteraient les 1 000 à 2 000 combattants de l’organisation État islamique présents dans la ville. L’arithmétique joue en défaveur des combattants de l’EI qui risquent, comme par le passé, de ne mener que des combats d’arrière-garde et de miner le terrain qu’ils quittent.
Pourtant, le plan américain passe sous silence deux points importants. D’une part, comme lors de la prise de Tikrit (voir Aleteia), l’armée irakienne s’appuie sur des milices chiites, soutenues par l’Iran. D’autre part, les Kurdes convoitent depuis toujours la plaine de Ninive, au nord de Mossoul, et ils se battent contre l’État islamique depuis plusieurs mois. Personne n’imagine qu’ils puissent alors se contenter d’appuyer l’armée régulière sans rien demander ni obtenir en échange.