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Marcel Callo : bienheureux pour la jeunesse d’aujourd’hui

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P. Nicolas Guillou - publié le 22/03/15
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Pile 70 ans après sa mort à Mathausen, le père Nicolas Guillou revient sur l’exemple de Marcel Callo pour la jeunesse d’aujourd’hui.

Pile 70 ans après sa mort à Mathausen, le père Nicolas Guillou revient sur l’exemple de Marcel Callo pour la jeunesse d’aujourd’hui.

Le 19 mars 2015 la ville de Rennes faisait mémoire d’un martyr du nazisme : le Bienheureux Marcel Callo. Voilà 70 ans que mourrait ce saint Breton dans les geôles du camp de concentration de Mauthausen (Autriche).
À cette occasion une belle collaboration entre la ville de Rennes et son diocèse s’est mise en place. En effet le diocèse a demandé à des gaffeurs travaillant sur la place rennaise de réaliser des panneaux de la vie du Bienheureux. Après quelques rencontres pour évoquer sa vie et son martyr, les artistes de cet art éphémère sont passés à l’action avec la bénédiction de la municipalité. Et, c’est sur les palissades d’un important chantier, place Sainte-Anne à quelques mètres de la célèbre rue de « la soif » que l’œuvre a vu le jour. En 48 heures, à l’aide de bombes de peinture, c’est sous les yeux ébahis des passants et de nombreux journalistes enthousiastes, qu’une œuvre éphémère s’affiche fièrement pour parler de l’éternité et de la sainteté. Un bel exercice pratique pour aller aux « périphéries » dirait le pape François.

Mais qui est ce bienheureux, béatifié par saint Jean Paul II en 1987 et quel message laisse-t-il inscrit dans le marbre pour les générations futures ?
Marcel est né en 1921 dans une famille populaire catholique rennaise. Ce jeune aura la particularité d’un parcours chrétien qui peut être un témoin pour la vie des jeunes catholiques d’aujourd’hui. En effet, beaucoup cherchent des exemples à suivre qui ne volent pas trop haut au-dessus de leur quotidien. Marcel dans sa vie d’enfant, va approfondir sa foi en Jésus dans la Croisade Eucharistique (ancêtre du MEJ, Mouvement eucharistique des jeunes). Si l’on considère que c’est dans l’enfance que tout est semé, d’où l’importance de l’éveil à la foi, il va recevoir la devise du mouvement qui manifestement ne le lâchera pas jusqu’à son dernier souffle : « Prie, communie, sacrifie-toi, sois apôtre ». Vers l’âge de 12 ans, il rentre chez les scouts et il sera pétri de la célèbre prière qui a marqué tant de générations de scouts et de guides.

Seigneur Jésus,
Apprenez-nous à être généreux,
À Vous servir comme Vous le méritez
À donner sans compter,
À combattre sans souci des blessures,
À travailler sans chercher le repos,
À nous dépenser, sans attendre d’autre récompense,
que celle de savoir que nous faisons Votre Sainte Volonté.

Parfois la vie nous conduit sur des chemins imprévus et qui peuvent nous bousculer surtout quand on est jeunes et joyeux de vivre des valeurs du scoutisme. En effet Marcel devra quitter les scouts (il était chef de patrouille), à contrecœur, en raison de son travail de typographe. Mais, son militantisme de « croisé » et son exemplarité comme disciple de Baden Powell, lui feront faire un pas supplémentaire dans son engagement de témoin et « d’apôtre ». Ainsi, maintenant que Marcel Callo entre dans le monde du travail, les prêtres de la paroisse Saint-Aubin de Rennes l’invitent tout naturellement à s’engager dans Jeunesse ouvrière chrétienne (la JOC). Un de ces chefs scouts dira « il est monté à la route faisant de son activité à la JOC son service routier » ce qui sera confirmé par une plaque mise par les scouts autrichiens sur un mur du camp de concentration de Mauthausen : «  Fidèle à sa promesse scoute, il a témoigné pour le Christ, par son action dans le monde de la jeunesse ouvrière jusqu’à en perdre la vie ».
Marcel est marqué par la déchristianisation qui affecte une partie du monde ouvrier. Il faisait tout ce qu’il pouvait pour être missionnaire, on raconte qu’il emmenait ces camarades à la messe et même aux vêpres, même ceux qui s’en seraient bien passé. Il écrira cette consécration au Christ : « O Christ, je veux devenir de plus en plus, dans la jeunesse ouvrière, un guide, un militant fier, pur et joyeux. D’un cœur débordant d’amour pour mes frères, Je veux gagner les jeunes travailleurs. En Toi, Jésus, je veux vivre. Avec Toi, je veux prier. Pour Toi, je veux donner toutes mes forces et tout mon temps dans toutes les circonstances de ma vie »

C’est fort de toute cette richesse humaine et spirituelle que Marcel va partir au Service du Travail Obligatoire en 1943 : « Ce n’est pas comme travailleur que je pars là-bas… c’est en tant que missionnaire ». Il sera arrêté par la Gestapo car « monsieur est trop catholique ». En effet les activités catholiques furent interdites par Himmler et toute arrestation menait vers des camps de concentration. Ils seront nombreux les « amis » du Christ à être déportés et exterminés. Mais malgré l’ignominie de la déchéance humaine théorisée par les nazis, l’espérance à souvent brillé comme une petite lumière de tabernacle, toutes faibles mais puissante de force en la vie et la miséricorde Marcel écrivait « il ne faut pas se laisser aller, c’est dans la prière qu’on trouve les forces… confiance le Christ est avec nous » et saint Jean Paul II rappela cette citation « il est un ami qui ne nous quitte pas un seul instant et qui sait me soutenir et me consoler ». À la minute de sa mort le camarade qui accueillera son dernier soupir dira « j’ai vu le regard d’un saint. »

Découvrir Marcel Callo
Article paru sur le blog de Ker lann

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