Figure emblématique du scoutisme français, héros de la résistance, fondateur des goums et des raiders, Michel Menu est mort lundi 2 mars 2015.Michel menu est mort a 99 ans, après une vie bien remplie et deux œuvres majeures : les « raiders » et les « goums ».
Un résistant et un chef exigeant
Né en 1916, il est marqué par son expérience de scout qui le poussera à développer une première patrouille qui deviendra une troupe de scouts de France (SdF). Il participe à la campagne de Belgique de 1940, et fait partie des prisonniers de la poche de Dunkerque. À sa troisième tentative, il parvient à s’évader et rejoint la France le 31 décembre 1941. Il est en lien avec la France Libre à Londres et devient chef du service « évasion » ainsi que d’une imprimerie clandestine de faux papiers.
Après la victoire, il s’attelle à renouveler l’univers des scouts. L’esprit du scoutisme est en crise et Michel Menu souhaite lui faire retrouver l’esprit initié par Baden-Powell en créant les raiders. Ces scouts d’élite devaient par leur dynamisme et leur compétence élever le niveau des troupes. Il ne craignait pas que l’on l’accuse d’élitisme, et sa dernière œuvre, bien qu’elle soit destinée à tout le monde, demande des caractères trempés : le goum.
Marche, désert et riz à l’eau
Il s’agit de partir dans une région désertique pour huit jours, pendant lesquels les goumiers se nourrissent de ce qu’ils transportent (le plus souvent du riz) et dorment à la belle étoile. Téléphones et portefeuilles sont abandonnés pour le temps de l’aventure. La formule, assez éloignée des standards du Club Med, rencontre un succès non démenti ! Depuis 45 ans, 15 000 participants ont réalisé des goums, et le fondateur lui-même a fait son dernier raid de 150 km à 87 ans.
Un homme apaisé
Michel Menu, père de cinq enfants, était aussi un ingénieur et auteur de plusieurs livres sur le scoutisme et les goums. Ceux qui ont participé à ceux-ci ou à des camps le décrivent comme un chef charismatique et exigeant. Les sacs à dos étaient rangés « en faisceau », l’heure était l’heure et rien ne devait traîner ! Lorsque nous l’avions rencontré, il y a cinq ans, il se levait encore chaque matin pour marcher et entretenir sa santé. Il était pareil à lui-même : sec, éloquent, mais les années lui avaient donné une douceur et une bonhommie, éloignée de l’image de chef intransigeant qu’ont pu connaître ceux qui l’ont côtoyé plus tôt. Il parlait alors tout naturellement de l’ascenseur qu’il prendrait « prochainement » pour le paradis.
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