Le film du Polonais Pawel Pawlikowski a remporté l’Oscar du meilleur film étranger 2015.
La récompense ultime est donc allée à ce merveilleux film en noir et blanc. Ida, du réalisateur polonais Pawel Pawlikowski, a remporté l’Oscar du meilleur film étranger à la cérémonie des 87e Oscars. Une œuvre délicate, touchée par la grâce, qui raconte dans le cadre de la Pologne communiste le parcours d’une jeune novice à la recherche de ses origines et de la foi.
Anna est une novice de 18 ans, une orpheline élevée par des religieuses dans la Pologne communiste des années soixante. La vie du couvent est tout ce qu’elle connaît, et la foi est pour elle comme une seconde peau. Aussi la mère supérieure l’invite, avant de prononcer ses vœux définitifs, à passer un peu de temps hors du couvent avec sa tante, seul membre vivant de sa famille, soudainement réapparue après des années de silence.
C’est à contrecœur que la jeune novice s’éloigne du couvent pour entreprendre un voyage involontaire de formation avec une femme cynique et autodestructrice, qui avait milité dans la résistance antinazi et, maintenant membre important du Parti, cherche à la provoquer elle, sa foi et son choix de se faire religieuse. Dans la scène peut-être la plus bouleversante, Anna découvre, grâce aux révélations de sa tante, qu’elle n’est pas du tout ce qu’elle croyait être. Son véritable nom est Ida Lebenstein et elle est juive.
Comment concilier son histoire personnelle avec sa vocation ? C’est ainsi que tante et nièce entreprendront un voyage pour découvrir qui a tué les parents de la jeune fille pendant la guerre et où ont été enterrés leurs corps. Mais cette recherche du passé sera l’occasion pour nous de découvrir le cœur des deux femmes, qui vont apprendre à s’aimer et se respecter.
« C’est seulement à ce moment-là de son voyage douloureux, explique Alessandro De Luca dans le quotidien italien Avvenire, au contact des misères morales des hommes, qu’Ida ouvrira vraiment les yeux sur le monde et sur elle-même, prenant conscience à nouveau d’une féminité qu’elle n’avait jamais remarquée auparavant, et dont elle ne soupçonnait même pas le charme. La tentation revêt l’apparence d’un jeune musicien qui voudrait l’épouser et la rendre mère. Après une nuit ensemble, Ida goûte pour la première fois le rêve d’une famille tout à elle. Mais maintenant elle sait, et quand à l’aube elle abandonne en silence son jeune amant pour retourner au couvent, son visage, énigmatique et impénétrable tout au long du film, est éclairé d’une joie nouvelle. Devenue adulte, Ida a finalement choisi de rejoindre Dieu, pour la première fois consciente de ses actes. »
Adapté de l’italien par Élisabeth de Lavigne