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OPINION. T’es plus dans le coup, Charlie !

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Philippe Oswald - publié le 25/02/15
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« C’est reparti »… doucement. On ne voit plus de files d’attente devant les kiosques pour le nouveau numéro de Charlie Hebdo qui a pourtant été tiré à deux millions et demi d’exemplaires.
Un journaliste de RTL se demande gravement ce matin si ce n’est pas la fin de « l’effet 11 janvier ». Il n’y a plus de queues devant les kiosques. Les premières ventes du numéro 1 179 de Charlie Hebdo n’annoncent pas un raz-de-marée comme celui qui avait déferlé à la sortie du numéro « Tout est pardonné », le 14 janvier, au lendemain de l’attentat qui avait décimé sa rédaction et de la grande manifestation « Je suis Charlie » du 11. Ce numéro « des survivants », avait connu plusieurs tirages, jusqu’à atteindre près de 8 millions d’exemplaires !

Il y a aussi les 240 000 abonnés qui ont fait un acte « citoyen » au lendemain de l’attentat (avant, ils n’étaient que 8 000). Mais on peut parier qu’il n’en restera pas le quart lorsqu’il s’agira de renouveler l’abonnement d’ici un an. « Peut-être qu’ils vont découvrir que Charlie n’est pas ce à quoi ils s’attendaient », a confié Riss, le nouveau directeur, aux Inrocks. Lucide.

Un pêle-mêle d’obsessions recuites

La couverture du nouveau numéro, « C’est reparti », fait comme d’habitude dans la dentelle : on y voit Marine Le Pen, le pape François, Nicolas Sarkozy et un djihadiste, représenté par un chien noir, la kalachnikov entre les dents, lancés telle une meute aux trousses du journal. Bof ! Comment prétendre donner un nouveau souffle à un journal moribond avant l’attentat (à peine 10 000 exemplaires) avec ce pêle-mêle des obsessions recuites de la vieille équipe de Charlie ?

Des affres de nouveau riche

Ce flop prévisible n’empêche pas Charlie Hebdo d’être un nouveau riche, multi-millionnaire : on parle de 30 millions, « si l’on cumule ventes, abonnements, dons et aides publiques » (Le Figaro). Oui, vous avez bien lu : « aides publiques » : un million généreusement octroyé par le ministère de la Culture (car on se cultive, n’est-ce pas, en lisant Charlie Hebdo…). Ce pactole pose la question de la distribution du capital. « C’est un cauchemar, ces millions, cela peut nous tuer », dit l’urgentiste Patrick Pelloux, chroniqueur et pilier de l’hebdomadaire satirique (20 minutes). Lucide. « Il y a eu un grand élan de solidarité et les montants des dons reçus et des recettes prévues sont totalement décalés. Charlie Hebdo n’était pas fait pour avoir autant d’argent », explique au Monde Richard Malka, l’avocat du journal depuis 22 ans. Lucide.

Il reste à pousser la lucidité jusqu’à s’interroger sur le contenu. Charlie, n’est-il pas grand temps, à ton âge, de sortir de ton adolescence boutonneuse ? Réchappé du massacre, tu as raison de craindre à présent cette seconde mort : crever sur ton tas d’or. Même millionnaire – surtout millionnaire ! –, un vieil adolescent, ça n’a jamais été très attirant. 

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