Le martyre des 21 coptes n’aura pas sur les chrétiens l’effet escompté par ceux qui les ont exécutés…
Cette nouvelle décapitation filmée contre des chrétiens coptes en Libye est présentée comme des représailles à la « guerre des chrétiens » contre l’État islamique. « Un message signé avec le sang à la nation de la Croix », selon le magazine en ligne de l’organisation terroriste, Dabiq. Cette stratégie, visant à annihiler les chrétiens par la peur, ne fonctionnera pas, prévient notre confrère Tom Hoopes d’Aleteia en langue anglaise.
Le sang fécond des martyrs
« Le sang des martyrs a fondé l’Église malgré les jugements de l’histoire », avertit-il. Ces massacres brossent un tableau dans lequel la laideur des ennemis du christianisme contraste avec l’innocence de leurs victimes. Plus particulièrement, dans le cas de ces coptes massacrés, une enquête auprès de leurs proches démontre que la peur n’aura pas le dernier mot. Sophia Jones pour le Huffington Post ainsi que Ian Lee et Jethro Mullen pour CNN sont allés rencontrer les familles des victimes. Ils les ont découvertes profondément affectées, bien sûr, mais fortes et fières du comportement de ceux qu’elles ont perdus.
L’épouse de Hani Abdel Messihah, l’un des martyrs, ce souvient d’un mari aimant et attentionné : « Il y avait une prière dans tout ce qu’il disait », assure-t-elle. Une autre victime, Yousef Shoukry, 24 ans, s’était rendu en Libye malgré le danger pour pouvoir travailler. Son grand frère se souvient : « Il vivait conformément aux Écritures. Je ne me rappelle de rien de mauvais qu’il ait pu faire. » Tom Hoopes voit dans ces descriptions un écho des témoignages des premiers chrétiens dont on disait : « Voyez comme ils s’aimaient ».
Des agneaux parmi les loups
Ces témoignages produisent un effet de contraste saisissant avec les déclarations du porte-parole de l’État islamique Abu Mohamed al-Adnani qui encourage ses fidèles à trouver un « mécréant » :
« Écrasez sa tête avec une pierre, ou tuez-le avec un couteau, ou roulez-lui dessus avec votre voiture, ou jetez-le du haut d’une falaise, ou étranglez-le, ou empoisonnez-le ». Ces martyrs luttent aussi contre le plus grand scandale pour l’Église, la division des chrétiens. Le pape François explique : « Leurs seuls mots ont été : "Jésus, aide-moi ! " ». Ils ont été tués parce qu’ils étaient chrétiens, les islamistes ne font aucune différence entre catholiques, orthodoxes, coptes ou protestants. « Ils sont chrétiens, s’exclame le Pape ! Leur sang est le même. Leur sang confesse le Christ. »
« Il avait le nom de Jésus sur les lèvres »
Hana, le frère de Mina Aziz a regardé la vidéo posté par l’État islamique : « Jusqu’au dernier moment, il avait le nom de Jésus sur les lèvres. Alors même qu’ils étaient martyrisés, ils appelaient le nom de Dieu. Tout le village est fier d’eux ». « Toute l’Église est fière », ajoute Tom Hoopes.