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« Arrêtez de fournir des armes à Daesh », implore le nonce apostolique en Irak

A CAR field investigation team photographs belted ammunition captured from Islamic State forces near the town of Kobanê in Northern Syria.

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Sylvain Dorient - publié le 09/02/15
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Mgr Giorgio Lingua, nonce apostolique en Irak fait le point sur la situation de l’État islamique.
En plus de la capture et l’exécution barbare d’un pilote jordanien, toutes sortes de rumeurs font état de massacres d’enfants. Sur les terres contrôlées par l’autoproclamé État islamique (EI ou Daesh en arabe), les symboles religieux n’appartenant pas à l’islam sunnite seraient systématiquement détruits ; les actes de torture, les exécutions sommaires et l’esclavage institutionnalisés… Attention cependant à ne pas participer à la logique de terreur du prétendu État islamique, qui prend manifestement plaisir à se dresser comme un épouvantail face à l’Occident, avertit Mgr Lingua, interrogé par Radio Vatican.

« N’inspirons pas plus de terreur que celle qu’ils veulent transmettre »

L’évêque prend très au sérieux les informations qui proviennent d’Irak et de Syrie. Il confirme : « Il y a suffisamment de matière » pour dénoncer des actes barbares. De toute évidence, le prélat partage la réaction d’horreur de la communauté internationale : « Mais comment est-il possible que l’humanité arrive à un tel point, parvienne à dépasser certaines limites ? ». Il se montre néamoins prudent. « Oui, il y a eu des épisodes de violence, mais nous ne devons pas faire des généralités. » Le danger de prêter aux djihadistes plus de crimes qu’ils n’en commettent, est de participer à leur logique de terreur. Cela donne aussi l’impression d’un « califat » uni dans sa détestation de l’Occident et des chrétiens. « Il me semble que nous sommes en train d’ériger une barrière toujours plus haute entre les chrétiens et les musulmans. »

« D’où viennent les armes ? »

L’évêque s’étonne enfin de la puissance de feu de ce soi-disant État islamique, qui continue manifestement d’être ravitaillé en armes et en combattants. De toute évidence, en dehors d’ateliers rudimentaires de production d’explosifs artisanaux, le « Califat » n’a pas à sa disposition d’usines d’armement pour lui permettre d’être approvisionné en continu. Cerné de pays supposés être tous ses ennemis, il devrait théoriquement s’effondrer faute de munitions et de pièces de rechange pour ses armes et ses véhicules. Or, il n’en est rien. L’évêque s’en étonne : « Aujourd’hui, nous pouvons savoir si une pomme est produite en Nouvelle-Zélande, au Chili ou si elle vient du Trentin : est-il possible que nous ne réussissions pas à contrôler les armes ? D’où viennent-elles ? Entre quelles mains finissent-elles ? ».

Avec simplicité et bon sens, l’évêque touche à la question clé de l’approvisionnement de l’État islamique. On pourrait ajouter ses ressources en argent, dont une bonne moitié est issue des revenus du pétrole. Daesh gagne en tout 2 milliards de dollars par an, ce qui est énorme pour une organisation terroriste, mais peu comparé au budget de la coalition. Les États-Unis à eux seuls consacrent 4 milliards de dollars par an à la destruction de l’organisation terroriste. 

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