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11 septembre 2001 : un terroriste français accuse les Saoudiens

(FILES) This undated booking mug shot from the Sherburne County, Minnesota sherrif's office, shows Zacarias Moussaoui. The only Al-Qaeda plotter convicted over the 9/11 attacks has told American lawyers that members of the Saudi royal family donated millions to the terror group in the 1990s. French citizen Zacarias Moussaoui, dubbed the "20th hijacker," made the revelations in court papers filed in a New York federal court by lawyers for victims of the attacks who accuse Saudi Arabia of supporting Al-Qaeda. He said he created a digital database of Al-Qaeda donors, including members of the royal family such as former intelligence chief Prince Turki al Faisal and Prince Bandar bin Sultan, who was Saudi ambassador to United States for 22 years until 2005. AFP PHOTO = RESTRICTED TO EDITORIAL USE / MANDATORY CREDIT: "AFP PHOTO HANDOUT-SHERBURNE COUNTY, MINNESOTA SHERIFF'S OFFICE"/ NO MARKETING - NO ADVERTISING CAMPAIGNS/ – NO A LA CARTE SALES / DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS / =

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Philippe Oswald - publié le 06/02/15
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Pas d’Al-Quaïda sans l’argent saoudien : c’est le témoignage accusateur de Zacaria Moussaoui, un ex-membre d’Al-Qaïda auditionné aux États-Unis à propos des attentats du 11 septembre.
Ce témoignage recueilli sous serment dans une prison du Colorado (États-Unis) où est incarcéré ce complice des pirates de l’air du 11 septembre 2001, n’est pas une totale surprise. Mais sa publication par le tribunal de New York rend délicates les relations entre Washington et Ryad.

Sur les 127 pages de retranscription des auditions, Moussaoui affirme que l’argent de riches donateurs saoudiens était « crucial » à Al-Qaïda à la fin des années 1990. « Sans l’argent des Saoudiens, on n’aurait rien pu faire », déclare-t-il ; « l’argent servait à acheter des armes, de la nourriture ou encore à payer les salaires des membres d’Al-Qaïda » (Le Monde).

28 pages mettant en cause l’Arabie saoudite mises au secret

Ce n’est qu’un demi-scoop : dans le sous-sol du Capitole, à Washington, il existe une pièce sécurisée où le Comité pour le renseignement de la Chambre des représentants conserve des documents secrets. « L’un d’eux, long de 28 pages, et intitulé "Éléments, discussion et récit concernant certains sujets sensibles de sécurité nationale", a fait couler beaucoup d’encre depuis treize ans », écrit le correspondant aux États-Unis du Figaro. Elles faisaient partie du rapport sur le 11 septembre 2001, supervisé par le Comité du renseignement du Sénat, et mettaient en cause l’Arabie saoudite dans l’organisation des attentats du World Trade Center et du Pentagone. Mais l’ancien président de ce comité, le sénateur démocrate de Floride Bob Graham, a découvert qu’elles avaient été supprimées et classifiées à la demande de l’administration Bush pour « raisons de sécurité nationale ».

Pour « Bob » Graham, l’omerta sur le rôle de certains membres de la famille royale saoudienne et l’impunité dont ils ont bénéficié, les a incités à continuer de soutenir Al-Qaïda, puis l’État islamique. « C’est notre refus de regarder en face la vérité qui a créé la nouvelle vague d’extrémisme qui a frappé Paris », ajoute-t-il en se confiant au Figaro.  

Les survivants et les familles des victimes veulent la vérité

Mais les familles des victimes et les rescapés du 11 septembre – et leurs avocats – veulent que la vérité soit faite. « L’Arabie Saoudite réclame aussi la déclassification des 28 pages pour "laver sa réputation". Reste à savoir s’il s’agit d’un coup de bluff », remarque L’Express.

Un moment difficile à gérer pour l’administration Obama qui fait le maximum pour éviter un clash avec Ryad à un moment où la fuite en avant sanguinaire de l’État islamique braque contre lui de nombreux sunnites. Certains bailleurs de fonds saoudiens ou qataris trouvent sans doute que leur créature leur ayant échappé, mieux vaudrait qu’elle soit détruite…

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