L’auteur de « Daniel Brottier, remuer ciel et terre» nous raconte la genèse de son ouvrage couronné du prix 2015 de la bande dessinée chrétienne d’Angoulême.
Comment vous est venu l’idée de faire cet album ?
Brunor : C’est une commande des éditions Mame, en partenariat avec la Fondation d’Auteuil. Ils éditent une série de biographies de saints. J’ai été beaucoup aidé par la fondation et en particulier par Marie-Noëlle Dumont qui m’a fourni toutes les archives dont je pouvais rêver… y compris des lettres de poilus, parmi lesquelles celles de Gervais, le poilu qui a failli tuer le père Brottier par erreur, en 1916, à l’époque où le prêtre était aumônier en première ligne !
Comment avez-vous choisi le dessinateur ?
Brunor : Je suis tombé sur Hervé Duphot en feuilletant l’un de ses albums. Je n’avais aucune idée préconçue du style de dessin qu’il me faudrai. Mais ses travaux précédents sur la Seconde Guerre mondiale m’ont parlé. Il s’inscrit dans la tradition de la ligne claire, mais avec en même temps une poésie, une modernité qui lui sont propres. Parfois la ligne claire peut porter à faire des dessins figés, ce n’est pas le cas chez lui, il est vif, lumineux, je l’ai donc contacté. Et j’ai eu beaucoup de chance parce qu’il a pu s’atteler tout de suite à cet album !
Brunor : Je suis tombé sur Hervé Duphot en feuilletant l’un de ses albums. Je n’avais aucune idée préconçue du style de dessin qu’il me faudrai. Mais ses travaux précédents sur la Seconde Guerre mondiale m’ont parlé. Il s’inscrit dans la tradition de la ligne claire, mais avec en même temps une poésie, une modernité qui lui sont propres. Parfois la ligne claire peut porter à faire des dessins figés, ce n’est pas le cas chez lui, il est vif, lumineux, je l’ai donc contacté. Et j’ai eu beaucoup de chance parce qu’il a pu s’atteler tout de suite à cet album !
Connaissiez-vous le père Brottier avant de commencer cet ouvrage ?
Brunor : J’ai moi-même travaillé une dizaine d’années pour la Fondation d’Auteuil, et je m’étais renseigné sur ce personnage qui a durablement marqué cette œuvre, même s’il n’en était pas le fondateur. Il a une carrure de héros avec sa grande barbe blanche de missionnaire et son énergie extraordinaire ! Les témoignages que j’ai récoltés parlent d’un homme « qui en imposait », de grande stature, mais avec un regard profondément bienveillant.
Ce n’était pas un homme qui avait besoin d’actions à proprement parler, il a même pensé se retirer comme moine. Une chose amusante c’est qu’il a renoncé à cette idée suite à son expérience comme novice chez les bénédictins : il a constaté qu’il avait toujours faim. Il l’a pris comme un signe, concluant que sa
« carcasse ne [pouvait] pas suivre ». Plutôt que « suractif », je vois surtout en lui un homme extrêmement soucieux des besoins des autres, et qui par conséquent s’est démené autant qu’il le pouvait pour y répondre. Auprès des Orphelins apprentis d’Auteuil, il a fait son possible pour améliorer la vie quotidienne des jeunes, leur donnant accès à un cinéma, améliorant l’enseignement, récoltant des fonds, etc.
Ce n’était pas un homme qui avait besoin d’actions à proprement parler, il a même pensé se retirer comme moine. Une chose amusante c’est qu’il a renoncé à cette idée suite à son expérience comme novice chez les bénédictins : il a constaté qu’il avait toujours faim. Il l’a pris comme un signe, concluant que sa
« carcasse ne [pouvait] pas suivre ». Plutôt que « suractif », je vois surtout en lui un homme extrêmement soucieux des besoins des autres, et qui par conséquent s’est démené autant qu’il le pouvait pour y répondre. Auprès des Orphelins apprentis d’Auteuil, il a fait son possible pour améliorer la vie quotidienne des jeunes, leur donnant accès à un cinéma, améliorant l’enseignement, récoltant des fonds, etc.
On a le sentiment que cet homme était un roc, pourtant il avait des fragilités ?
Brunor : Oui, notamment une fièvre typhoïde mal détectée qui lui a causé tout le long de sa vie des maux de tête intolérables.
Il est d’ailleurs mort à 60 ans, ce qui est jeune pour un homme d’apparence solide et à la discipline de vie irréprochable ! C’était un touche-à-tout intéressé autant par la musique que par le cinéma et qui avait compris très tôt l’importance de la communication : c’est ce qui lui a permis de récolter des fonds pour ses œuvres. Il a répondu du mieux qu’il pouvait à la vocation des Pères spiritains, ordre dont il faisait partie, c’est-à-dire l’évangélisation et l’éducation.
Il est d’ailleurs mort à 60 ans, ce qui est jeune pour un homme d’apparence solide et à la discipline de vie irréprochable ! C’était un touche-à-tout intéressé autant par la musique que par le cinéma et qui avait compris très tôt l’importance de la communication : c’est ce qui lui a permis de récolter des fonds pour ses œuvres. Il a répondu du mieux qu’il pouvait à la vocation des Pères spiritains, ordre dont il faisait partie, c’est-à-dire l’évangélisation et l’éducation.
Brunor produit la série des Indices Pensables